« En mettant en œuvre une politique d’investissement bien ciblée et répartie sur l’ensemble du territoire, nous pouvons créer des emplois de manière efficace. Cela nécessite une répartition et un ciblage appropriés, en fonction des mécanismes que nous mettons en place pour soutenir cette croissance », a déclaré M. Sekkouri lors d’un séminaire organisé conjointement par le Policy Center for the New South (PCNS) et la Banque mondiale.
Tenu sous le thème « L’emploi et le fonctionnement du marché du travail au Maroc : les enseignements de la recherche récente pour les politiques publiques », ce séminaire a été l’occasion pour le ministre d’insister sur l’importance d’adopter un budget orienté vers l’emploi, incitant les acheteurs publics et les entreprises à considérer l’impact de leurs dépenses sur le marché du travail.
Pour lui, cela implique une évaluation rigoureuse des résultats obtenus par rapport aux investissements réalisés, le renforcement du lien entre l’emploi, le marché du travail et la recherche scientifique, en plus de la conception des stratégies d’emploi sur la base d’un encadrement théorique ou conceptuel.
En outre, M. Sekkouri a relevé que la formation professionnelle joue également un rôle clé, avec 650.000 personnes formées en presque deux ans et un taux d’intégration de 70 à 80%.
Cette formation, a-t-il soutenu, montre son efficacité, surtout pour celles post-bac, a fait valoir le ministre, notant toutefois qu’il y a encore des défis à relever, particulièrement en matière de formation qualifiante pour les personnes sans bac. À cet effet, M. Sekkouri a rappelé que les capacités de formation qualifiante ont été augmentées de 40.000 à 80.000 places pédagogiques, mais il reste beaucoup à faire, notamment au niveau de la formation continue qui est essentielle pour l’adaptation des compétences et qui est un domaine nécessitant des réformes importantes.
Parallèlement, il a fait remarquer que les politiques passives de l’emploi, incluant le code du travail et l’intermédiation, sont cruciales, estimant qu’un nouveau code du travail pourrait réduire une partie du chômage en structurant mieux le marché du travail, tout en tenant compte des aspects comme le travail à distance et l’emploi des femmes. « Un dialogue social fort, que nous avons renforcé depuis 2022, est indispensable pour aborder ces questions complexes. Nous préparons également des discussions parlementaires sur la loi sur la grève et le code du travail pour améliorer les conditions de l’emploi dans notre pays », a affirmé M. Sekkouri.
Le séminaire s’est articulé autour de plusieurs ateliers où des chercheurs ont présenté les conclusions et recommandations de leurs travaux, abordant notamment les aspects institutionnels et la gouvernance du marché du travail, la relation croissance-emploi, les défis de l’autonomisation économique des femmes et le nexus éducation-formation-emploi.