Le décret Castaner sème la pagaille, le CFCM réitère son appel à ne pas célébrer la prière de l’Aid dans les mosquées

Le nouveau décret du 22 mai sur la reprise immédiate des cérémonies religieuses a semé la pagaille et crée la confusion, notamment, au sein de la communauté musulmane de France. Le CFCM réitère ainsi son appel à accomplir la grande prière de l’Aïd chez soi et non dans les mosquées.

« Partant du principe fondamental de préservation de la vie, le CFCM appelle les musulmans de France à ne pas célébrer dans les mosquées la prière de l’Aïd el Fitr, annoncée pour dimanche 24 mai 2020. Chacun pourra l’accomplir chez soi et en famille », insiste samedi le président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), M. Mohammed Moussaoui, dans un communiqué rendu public.

Alors que la pandémie du nouveau coronavirus n’est pas encore contrôlée et que le virus circule toujours, le  nouveau décret du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner d’autoriser une reprise immédiate les cérémonies religieuses dans les lieux des cultes a semé la pagaille, notamment à la veille de la grande prière de l’Aid El Fitr qui connait généralement une grosse affluence.

Ce samedi matin, la question est sur toutes lèvres: « va-t-on accomplir demain la prière de l’Aid à la mosquée ? »

Le décret du gouvernement, qui vient en réponse à la décision du Conseil d’Etat, a opté pour une reprise des cérémonies religieuses dans les lieux des cultes (églises, synagogues, mosquées) mais sous la responsabilité du gestionnaire du site. C’est donc à ce dernier qu’incombe la lourde responsabilité de faire respecter les règles et obligations des mesures sanitaires.

Le Conseil d’Etat, par sa décision du 18 mai 2020, a ordonné au gouvernement de modifier le décret du 11 mai qui imposait une interdiction générale et absolue de tout rassemblement et réunion au sein des lieux des cultes. Selon le Conseil d’État, cette interdiction créait une discrimination entre les lieux de culte et les autres établissements recevant du public qui sont autorisés à accueillir moins de 10 personnes.

« C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le nouveau décret du 22 mai 2020 », insiste le CFCM dans son communiqué, indiquant que le décret du  gouvernement autorise la « reprise des cérémonies religieuses strictement encadrées et sous la responsabilité des organisateurs », mais en même temps « recommande fortement une reprise des cérémonies à partir de 3 juin 2020 ». « Cela laissera le temps de voir l’impact du lever du confinement du 11 mai 2020 sur la situation sanitaire de notre pays qui reste précaire malgré l’amélioration liée au confinement », souligne-t-il.

S’agissant des cinq prières journalières, le CFCM « appelle les responsables de mosquées à attendre la publication des recommandations du CFCM pour une reprise progressive et dans le strict respect des conditions de sécurité sanitaires ».

Avec son « oui …mais« , le nouveau décret du gouvernement a ainsi semé la confusion. En premier lieu chez les musulmans de France qui fêtent dimanche 24 mai la fin du ramadan, qui s’accompagne avec la grande prière de l’Aid el Fitr .

Les gestionnaires des mosquées sont-elles en mesure d’assurer la sécurité sanitaire des fidèles en un laps de temps si court ? « Cela nous sera très difficile. Nous sommes pour une reprise progressive », répondent ceux à qui nous avons posé la question.

Au sein de la communauté juive, l’inquiétude est aussi palpable. La fête de Shavou’ot est prévue pour le 29 mai. Les synagogues auront à faire face à  un afflux important de fidèles.

L’église catholique a en revanche plaidé activement pour une réouverture des églises et une reprise des cérémonies religieuses.

 

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