L’Algérie rappelle son ambassadeur à Rabat pour consultation

L’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur à Rabat pour consultation avec effet immédiat, après le droit de réponse exercé par le Royaume du Maroc suite à l’intervention provocatrice du nouveau ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, durant le débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés (MNA), tenu en format virtuel le 13 et 14 juillet.

Dans une note adressée à la présidence azérie du Mouvement et distribuée à l’ensemble des membres, l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, s’est dit profondément étonné du choix du ministre algérien d’aborder la question du Sahara marocain, « qui relève exclusivement du Conseil de Sécurité de l’ONU, n’était ni inscrite à l’ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème ».

La réunion était en effet consacré exclusivement aux efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux pressants, notamment les conséquences sanitaires et socio-économiques de la pandémie de Covid-19, a noté l’ambassadeur.

Dans cette note, Omar Hilale a notamment déploré que le ministre algérien revendique le droit à l’autodétermination pour une soi-disant « république chimérique autoproclamée dans la capitale algérienne, en violation du droit international ».

Aussi, « cette république fantomatique, n’est qu’une entité fictive, créée, financée, armée et entretenue par l’Algérie, afin de mettre en œuvre son agenda géopolitique régional », a fait observer M. Hilale.

Il a aussi précisé qu’elle ne dispose d’aucune reconnaissance « ni de facto ni de jure », « ni par le Conseil de sécurité de l’ONU, ni l’Assemblée Générale, ni le MNA, ni le G77+ Chine, ni l’Organisation de la Coopération Islamique, ni la Ligue Arabe, ni l’Organisation Internationale de la Francophonie, ni l’Union du Maghreb Arabe ».

Lire aussi: L’Algérie, l’incurable voisin

Le Représentant permanent du Royaume à l’ONU a conclu que le ministre algérien, qui « se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination, refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère ».

Et d’ajouter que « l’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple Kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

Dans un ommuniqué, le président du MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) et de l’ANAVAD (Gouvernement provisoire kabyle en exil) a salué “une position courageuse et historique en Afrique du Nord et pour toute l’Union africaine”.

Pour Ferhat Mehenni, “Grâce au Maroc les PNA (Pays Non Alignés) ont pris acte de la légitimité de la Kabylie à décider souverainement de son avenir“. Cela, ajoute-t-il, constitue “un jalon remarquable du combat pacifique kabyle sur la voie de notre indépendance”.

Même réaction du porte-parole de l’Union pour la République Kabyle (URK), Lyazid Abid s’est à son tour félicité de “l’engagement de la diplomatie marocaine à soutenir les causes justes comme celle du peuple kabyle, appartenant à l’une des plus anciennes civilisations du bassin méditerranéen”.

Pour Lyazid Abid, “c’est le triple rejet historique des dernières élections algériennes par le peuple kabyle qui vient de se concrétiser sur le plan diplomatique et sur la scène internationale“.

« Nous devons continuer à investir dans la voie diplomatique pour arracher notre droit à l’autodétermination. Devant ce succès, j’ai une pensée toute particulière pour les indépendantistes kabyles qui croupissent dans les geôles algériennes“, a-t-il conclu.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite