L’Algérie ou la Fake News d’Etat

A chaque escalade algérienne contre le Maroc, la conviction est installée selon laquelle un plafond indépassable a été atteint. Et pourtant chaque jour apporte son lot de surprises et de folles accélérations.

En pleins incendies de la Kabylie, le régime algérien n’a eu aucun scrupule à accuser le Maroc et Israël d’être derrière les pyromanes.

Après le dramatique et insupportable meurtre du militant du Hirak Djamel Bensmaïl, les doigts accusateurs algériens se sont encore dirigés vers le Maroc. De manière tellement grossière que c’est devenu une satire dans les réseaux sociaux algériens dont certains affirment sans presque rire que si des inondations frappent leur pays, il fallait chercher la main du Maroc dont les fidèles auront trop prié pour que la pluie tombent densément sur l’Algérie. C’est dire à quel point la folie et l’irrationnel n’ont plus de limites chez la junte politico-militaire algérienne.

Aujourd’hui, trois camions brûlent dans le désert dans des circonstances troubles et dans une zone empruntée par les milices armées du Polisario, et c’est la grosse artillerie présidentielle algérienne qui accusent le Maroc d’être derrière ce que le régime algérien et sa propagande qualifient d’agression guerrière contre des citoyens algériens qui « ne restera pas impunie ». Toutes les instituons et officines algériennes se mettent à claironner les tambours de la guerre et exiger vengeance.

Peu importe pour ce régime autiste que l’armée et les autorités mauritaniennes en contact direct avec cette réalité géographique aient officiellement démenti ces faits. Peu importe pour les maîtres d’Alger que la Minurso, force onusienne chargée, entre autres, de surveiller le cessez-le-feu dans cette région ait affirmé, après une enquête de terrain approfondie  l’exacte contraire de la propagande algérienne. Les militaires algériens qui entourent Abdelmadjid Tebboune appliquent la célèbre maxime maghrébine « Même si ça vole, c’est un chevreuil ».

Cette nouvelle escalade contre le Maroc, que certains ont interprété à raison comme une préparation des esprits à une confrontation militaire avec le Maroc, indiquent le degré de dangerosité que représente ce régime algérien.

Il a fait de « la fake news d’Etat » une religion et un mode de pensée et de comportement pour tenter de sortir de l’impasse dans lequel il se trouve. De la rupture des relations diplomatiques à la fermeture de l’espace aérien en passant par la suppression du gazoduc alimentant L’Europe en gaz via le Maroc, autant de mesures qui indiquent l’état pathologique d’un régime qui se recroqueville  dangereusement sur lui-même.

Dans la vision internationale, l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune rejoint l’incarnation de certains pays comme l’Iran ou la Corée du Nord qui sont devenus aux yeux de la communauté internationale des « rogue States », des Etats voyous qui menacent par leur comportement la paix et la stabilité dans le monde.

Des relations difficiles voire explosives avec son voisin marocain, conflictuelles avec son partenaire français dont le président Macron vient de dénoncer l’exploitation de la rente mémorielle par le régime politico-militaire pour se maintenir au pourvoir, problématiques avec son entourage arabe et africain, le régime algérien aujourd’hui est devenu source d’angoisses et d’inquiétudes.

Ce régime affronte deux défis qui l’ont mis dans ces états guerriers. Le premier est l’invincible contestation interne de sa légitimité.

Même si le Hirak donne cette impression de baisser de tension, la contestation et le refus populaire de ce régime est si profond, si structurel que ce régime algérien ne peut espérer la moindre adhésion ni participation populaire algérienne à ses projets funestes.

Ce qui conforte le trait tant dénoncé par son opposition « d’un gang mafieux » qui s’est accaparé le pouvoir et qui est prêt à toutes les mésaventures pour le garder, y compris une guerre civile domestique comme cela a déjà été le cas dans les années 90 ou une guerre régionale avec le Maroc.

Le second défi se trouve incontestablement dans les succès diplomatiques du Maroc. A force de travail, d’intelligence, la diplomatie marocaine a réussi à plier le match de cette dispute territoriale avec l’Algérie par Polisario interposé.

Pour Alger qui avait investi presque l’ensemble de sa richesse nationale dans l’aventure séparatiste du Polisario, voir que cela n’a strictement servi à rien puisque l’ensemble de la communauté internationale soutient la solution d’autonomie proposée par le Maroc est le degré maximum de l’échec et de l’humiliation. Pour ne pas être obligé d’accepter cette réalité, le régime algérien est prêt à plonger l’ensemble de la région dans un bain de sang et un conflit régional sur le modèle de la guerre Iran/Irak qui avait ensanglanté le Golfe de  1980 à 1988.

 

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