Avec la résolution 2703, le Maroc a réalisé un incontestable succès sur le chemin de la conviction et de la persuasion de la communauté internationale de la pertinence de la solution d’autonomie qu’il propose.
Cette résolution montre aussi que tous les efforts menés par le régime algérien à l’égard de deux puissances qui pouvaient polluer cette certitude, la Russie et la France, se sont évaporés, laissant la diplomatie algérienne et son protégé le Polisario devant un indescriptible champs de ruines.
Cette nouvelle résolution 2703 du Conseil de sécurité sur le Sahara, même si elle ne diffère pas dans ses formulations principales de celle qui l’a précédé, installe l’option de l’autonomie proposé par le Maroc comme unique solution pour ce conflit territorial. C’est en tout cas, la vive impression que dégagent et les travaux et les discours et la résolution votée par l’ONU pour proroger la mission de la MINURSO dans le Sahara marocain.
Echec algérien
Cette impression provient de nombreux facteurs politiques qui ont entouré le contexte diplomatique général de cette discussion onusienne. Outre que le texte appuie avec une force inédite la nécessité de parvenir à une solution politique durable mutuellement acceptée par l’ensemble des parties impliquées dans ce conflit autour du Sahara marocain, appelés encore une fois à participer à des tables rondes, ce texte est d’une grande clarté. Une clarté qui frappe par les vérités premières qu’il met sur la table des débats et des négociations. Il exclut évidement toute solution militaire à ce conflit comme l’esprit même de la MINURSO le stipule mais n’évoque à aucun moment aucune une logique référendaire qui entretiendrait auprès des séparatistes et de leurs parrains algériens de nombreux fantasmes.
En fait l’importance majeure de cette résolution provient de son contexte régional et international. Et il est dans l’échec flagrant d’un double pari algérien, d’abord sur les Russes ensuite sur les Français. Le régime algérien avait mobilisé toutes ses cartes pour pouvoir influer sur cette décision internationale sur le Sahara. Et ce fut une grande déception qui aura certainement un impact majeur sur Alger et dans sa politique antagoniste envers le Maroc.
Abstention russe
Déception à l’égard des Russes d’abord. Durant le grand bras de fer entre Moscou et la communauté internationale autour de l’Ukraine, le régime algérien avait tout cédé à Moscou au risque de se créer des animosités internationales avec l’unique espoir de voir la diplomatie russe devenir plus agressive envers le Maroc au niveau des nations unies.
Or, la surprise algérienne fut sans équivoque. Non seulement les Russes n’ont pas voté contre cette résolution, ils se sont contentés de s’abstenir, ce qui est une position moins forte que le refus, mais aussi fait politique rare, la diplomatie russe n’a pas mené un combat ou un lobbying qui puisse semer le doute sur l’importance politique de l’option de l’autonomie proposée par le Maroc.
Le positionnement russe, même à travers la posture de l’abstention, installe cette atmosphère internationale générale que la conviction existe au sein du Conseil de sécurité qu’en fin de parcours, il n’y a pas d’autres solutions à cette crise du Sahara que la solution de l’autonomie, ce qui équivaut à une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Adhésion française
La seconde grande surprise algérienne, et sans doute la plus douloureuse est celle qui est venue du positionnement français. Alger misait beaucoup sur le fait que la crise chronique qui caractérise les relations entre Rabat et Paris, le froid glacial de leurs rapports depuis de longs mois, puissent impacter la perception française de ce conflit au sein de l’ONU.
Or l’intervention du représentant français au sein du conseil de sécurité fut cauchemardesque pour le régime algérien. La France a rappelé avec des mots forts qu’elle a été une des premières puissances à soutenir l’option de l’autonomie « Je rappelle le soutien historique, clair et constant de la France au plan d’autonomie marocain. Ce Plan est sur la table depuis 2007, il est temps d’avancer. Il est temps d’avancer. »
Alors que certains qui soufflaient sur les braises de la discorde entre Rabat et Paris espéraient que la diplomatie française change en faveur de la vison algérienne, Paris est non seulement resté ferme dans ses convictions à l’égard de de la solution marocain, mais la diplomatie française a sans doute profité de cette opportunité onusienne pour envoyer des messages de réconciliation vers le Maroc, provoquant à n’en pas douter une immense déception algérienne.