La Belgique assure à partir du 1er janvier la présidence tournante du Conseil de l’UE

La Belgique assure, à partir de ce lundi 1er janvier et jusqu’au 30 juin 2024, la présidence semestrielle tournante du Conseil de l’Union européenne, pour la treizième fois de son histoire.

En tant que président du Conseil, la Belgique assurera la conduite de l’agenda européen et la promotion de la collaboration entre les États membres, dans l’objectif de progresser dans plusieurs domaines, tels que le changement climatique, la croissance économique et la cohésion sociale. Dans ce cadre, la Belgique jouera le rôle d’intermédiaire pour diriger les travaux législatifs et rechercher des compromis entre les États membres de l’UE.

Ce rôle implique deux tâches principales dont l’objectif ultime est d’entériner la législation de l’UE. D’une part, la présidence est chargée d’organiser, de préparer et de diriger les dix ‘’formations du Conseil’’. Il s’agit des réunions des ministres compétents des 27 États membres de l’UE. Parmi ces formations figurent ‘’Agriculture et pêche’’, ‘’Environnement’’, ‘’Affaires économiques et financière’’ ou ‘’Transports, télécommunications et énergie’’. Seuls les Conseils des Affaires étrangères, de la Défense et de la Coopération au développement ne sont pas présidés par la présidence tournante. Cette tâche incombe à Josep Borrell, le Haut représentant de la politique étrangère et de sécurité.

Au sein de chaque conseil, la Belgique, en sa qualité de président, devra aider les États membres à trouver des compromis sur la législation de l’UE, en jouant un rôle de médiateur ‘’impartial et honnête’’ (honest broker). Néanmoins, les ministres compétents ne partent pas de zéro. En effet, la législation est préparée dans pas moins de 250 groupes de travail thématiques au niveau des fonctionnaires. Ces groupes de travail sont également placés sous la tutelle de la présidence.

La deuxième tâche principale de la présidence consiste à représenter le Conseil dans ses relations avec les autres institutions européennes, en particulier la Commission et le Parlement européen. Ici aussi, la présidence tente de parvenir à un accord sur les dossiers législatifs.

Avec les élections européennes de juin à l’horizon, la présidence belge du Conseil de l’UE est la dernière de cette législature entamée en 2019. Son mandat sera ainsi particulièrement chargé. Quelque 150 dossiers sont toujours sur la table des institutions européennes.

Alors que la dernière plénière du Parlement européen est programmée fin avril, la fenêtre d’opportunité pour conclure des compromis devront se clôturer vers le mois de mars. Ce sera le cas, entre autres, des pourparlers finaux sur les nouvelles règles régissant la discipline budgétaire des États membres de l’UE, la révision à mi-parcours du budget 2021-2027 de l’UE, la législation les technologies propres en Europe, la définition des priorités politiques pour la prochaine législature (2024-2029), ou encore sur les perspectives d’élargissement de l’Union européenne et la réforme des institutions.

Durant ces six mois, la présidence belge a fixé six priorités : Défendre l’état de droit, la démocratie et l’unité, renforcer la compétitivité de l’UE, poursuivre une transition écologique juste, renforcer le programme social et sanitaire de l’Europe, protéger les individus et les frontières, et promouvoir l’Europe mondiale.

‘’La vision de la présidence belge se veut holistique, mettant l’accent sur la protection des citoyens et des acquis de l’UE, le renforcement de ses structures et de ses capacités et de son économie, et l’anticipation proactive des défis futurs’’, a affirmé le Premier ministre Alexander De Croo, dans un message publié à cette occasion.

Le slogan de la présidence (Protéger, Renforcer, Prévoir) et les six thématiques qu’il incarne symbolisent un engagement envers une Europe plus sûre, plus forte et plus résiliente, capable de naviguer dans le paysage complexe et en évolution rapide de la politique mondiale, a-t-il indiqué.

Hormis ses prérogatives, la présidence belge ne va travailler en solitaire. En effet, en vue d’assurer la continuité de l’agenda européen et la coordination des travaux du Conseil, les présidences tournantes sont exercées par un groupe de trois États membres, appelé ‘’trio de présidences’’. La Belgique coopérera par conséquent avec l’Espagne et la Hongrie. La présidence espagnole a précédé la présidence belge, laquelle cèdera ensuite la place à la présidence hongroise de juillet à décembre 2024.

Il convient, par ailleurs, de faire le distinguo entre le Conseil de l’UE, qui réunit les ministres compétents, et le Conseil européen, qui regroupe, quant à lui, les chefs d’État et de gouvernement des 27 États membres de l’UE et est actuellement dirigé par Charles Michel. Le Conseil européen ne fait que définir l’orientation politique générale de l’UE et laisse au Conseil de l’UE le soin de légiférer.

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