Michelle Martin (52 ans) peut ainsi, en théorie, quitter la prison après avoir purgé plus de 16 ans des 30 années auxquelles elle avait été condamnée en 2004 pour avoir séquestré plusieurs des jeunes victimes de Marc Dutroux et laissé mourir de faim deux d’entre elles.
Avec cet arrêt de la plus haute juridiction de Belgique, le jugement en faveur de la libération de l’ex-femme de Dutroux, rendu le 31 juillet par le tribunal de l’application des peines (TAP) de Mons (70 km de Bruxelles), devient dès lors définitif.
Au lendemain de la décision du TAP de Mons de remettre Michelle Martin en liberté conditionnelle, les réactions des responsables politiques se sont multipliées et plusieurs d’entre eux ont demandé à ce que les décisions de remise en liberté sous conditions puissent faire l’objet d’un appel sur le fond et que les familles des victimes soient associées aux débats relatifs aux plans de réinsertion des condamnés.
Certains ont même appelé à l’instauration en Belgique de peines incompressibles pour les crimes les plus graves, à envisager des règles plus sévères pour les récidivistes et à assurer une plus grande correspondance entre la peine prononcée et celle réellement exécutée.
De même, une grande marche a réuni, le 19 août à Bruxelles, des milliers de personnes venues réclamer une réforme profonde de la Justice, à la suite à la décision du TAP de Mons d’accorder la liberté conditionnelle à Michelle Martin.
Les vives réactions provoquées par cette décision de justice montrent que seize ans après l’éclatement de l’affaire Dutroux (1996), les Belges semblent toujours traumatisés par les crimes odieux commis par le pédophile Marc Dutroux.
L’affaire Dutroux avait provoqué d’importants remous en Belgique et une médiatisation de la pédocriminalité à l’échelle mondiale. Plus de 330.000 personnes avaient investi en 1996 les rues de Bruxelles pour protester contre les dysfonctionnements du système judiciaire et policier belge que cette affaire a révélé au grand jour.
