L’ancien ministre Georges Tron mis en examen pour viols et agressions sexuelles

Georges Tron a été mis en examen mercredi soir pour viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité. L’ancien ministre a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Egalement accusée par deux ex-employées municipales de Draveil, dont Georges Tron est le maire, son adjointe à la Culture Brigitte Gruel a été mise en examen pour viols et agressions sexuelles en réunion, et également laissée en liberté sous contrôle judiciaire. Ces crimes sont passibles de vingt ans de réclusion criminelle.

Les mises en examen ne concernent qu’une partie des faits allégués contre Georges Tron. Pour d’autres, le statut de témoin assisté, intermédiaire entre celui de témoin et de mis en cause, a été prononcé. Etre mis en examen ou témoin assisté «n’a jamais fabriqué le moindre coupable», a immédiatement relativisé l’avocat de l’ancien ministre, Me Olivier Schnerb, qui s’est dit convaincu à la sortie du tribunal que son client bénéficierait d’un non-lieu.

Outre les deux plaignantes, une ancienne attachée parlementaire de Georges Tron a livré un témoignage de nature à en faire une «victime» selon la procureure d’Evry, Marie-Suzanne Le Quéau, même si elle n’a pas porté plainte. Selon Me Schnerb, cette femme n’a fait qu’évoquer des relations «consenties». Pour la procureure, elle «a décrit des faits présentant de fortes similitudes avec les témoignages des deux autres plaignantes».

Décrit comme «très combatif» par son autre avocat, Bertrand Burman, Georges Tron, 53 ans, a nié l’intégralité des faits allégués durant ses deux jours de garde à vue à la police judiciaire de Versailles. Il a contesté «toute relation de nature sexuelle avec les victimes, même des relations qui auraient été consenties», selon Mme Le Quéau. Avant sa garde à vue, Georges Tron a invoqué un complot ourdi par l’extrême droite, son attrait pour la réflexologie plantaire qui implique des massages des pieds, et la volonté des deux plaignantes de se venger après un départ conflictuel de la mairie de Draveil.

Pour la procureure, les témoignages des deux plaignantes, âgées de 34 et 36 ans, sont «cohérents» et «corroborés sur certains points par des éléments extérieurs». Georges Tron devrait prochainement être confronté à ses accusatrices, selon une source proche de l’enquête.

Les témoignages recueillis durant l’enquête préliminaire par la police judiciaire de Versailles, ont «permis de recueillir à la fois des éléments à charge mais également à décharge», a expliqué Mme Le Quéau.

Certains témoins sont des employés municipaux de Draveil, ce qui explique le contrôle judiciaire qui prévoit que Georges Tron s’abstienne d’entrer en contact avec les protagonistes du dossier, selon Me Schnerb.

Selon une source proche de l’enquête, une collaboratrice de Georges Tron, placée en garde à vue avant d’être relâchée mardi, a reconnu avoir exercé «des pressions sur les plaignantes à la demande de Georges Tron».

Mais le contrôle judiciaire se heurtera dès la semaine prochaine à l’immunité parlementaire que Georges Tron retrouvera en même temps que son siège de député, le 29 juin, un mois après avoir quitté le gouvernement.

Les juges instructeurs devront d’ici là se tourner vers le bureau de l’Assemblée nationale pour lui demander la levée de l’immunité de Georges Tron.

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