La victoire du peuple algérien, « confisquée par un coup de force pour sauver le système »

 Le Parti des Travailleurs (PT), l’une des principales formations de l’opposition en Algérie, a souligné que la victoire du peuple algérien, qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir, a été « confisquée par un coup de force pour sauver le système ».

Le pouvoir de fait qui s’est imposé après la démission de Bouteflika, a mis en place « un dispositif répressif renforcé et imposé des élections présidentielles », a expliqué la SG du PT, Louiza Hanoune lors d’une conférence de presse.

Elle a relevé que cela a consacré « le maintien du même système, honni, putréfié, car périmé depuis octobre 1988, contre la volonté de l’écrasante majorité du peuple ».

Pour la responsable du PT, « la paupérisation qui touche des millions de familles algériennes nous ramène à la nécessité de mettre un contenu social et économique à la révolution de février, car le changement ne saurait être réduit aux seules libertés démocratiques ».

A ce sujet, Mme Hanoune estime que « la révolution du 22 Février n’a pas réalisé son objectif principal, qui est le départ de tout l’ancien système, tout en affirmant que « les pratiques héritées de l’ancienne bande existent toujours », ce qui a contribué à la détérioration de plusieurs secteurs, économique et social, mais surtout les libertés individuelles.

Hanoune a affirmé que le régime a tendance à dominer le vie politique par le biais d’une propagande médiatique hideuse et la poursuite de la persécution à travers des procès politiques malgré la libération de dizaines de détenus.

Selon elle, le maintien du même système s’est traduit par un recul des libertés et de la démocratie, de la liberté de l’information et de la pratique politique, ainsi que par les gains économiques et sociaux.

La responsable du PT a jugé « impératif » une jonction entre les revendications économico-sociale et politico-démocratique.

« La situation est déjà très difficile pour les travailleurs, la jeunesse et les larges couches, entraînant la multiplication des suicides, l’explosion de la hogra et des expressions de la décomposition », a-t-elle dénoncé.

« Aujourd’hui c’est encore pire, c’est l’effondrement généralisé, tel un tsunami qui a dévasté l’économie nationale et les conditions de vie de la majorité écrasante », constate Mme Hanoune qui accuse le gouvernement d’avoir recouru à un confinement à la « hussarde » afin de consacrer une politique de désertification industrielle et sociale et de « bâillonner les libertés ».

Elle s’est dite « convaincue » que s’il n’y avait pas eu la pandémie de Covid-19 et le confinement, le contenu social et économique de la 2e révolution algérienne se serait imposé dans un processus naturel, réalisant la jonction entre les questions politiques démocratiques et les questions socioéconomiques et provoquant la décantation sociale.

« Oui, nous marchons ensemble pour le départ du système, mais les travailleurs et les retraités ont besoin du versement et de l’augmentation de leurs salaires et pensions et cela est valable pour les larges couches vulnérables poussées à la détresse sociale », a noté Louisa Hanoune qui souligne que « la sauvegarde et le sauvetage de cette révolution consistent à empêcher sa déviation ».

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