Dialogue inter-libyen: le Haut Conseil d’État et la Chambre des représentants parviennent à des mesures concrètes sur les postes de souveraineté
Deux représentants des délégations des camps rivaux, le Haut Conseil d’État basé à Tripoli et la Chambre des représentants libyens basé à Tobrouk, réunies à Bouznika (Maroc), ont affirmé vendredi que les deux parties sont parvenues à des mesures concrètes et ont atteint des stades « très avancés » au sujet des postes de souveraineté.
Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une séance de la réunion consultative tenue dans le cadre des rounds du dialogue inter-libyen, le représentant de la Chambre des représentants libyenne, Mohamed Al-Raid, a indiqué que les deux comités de dialogue se sont mis d’accord sur des mesures concrètes concernant les postes de souveraineté.
Indiquant qu’après s’être mis d’accord sur les critères de candidature à ces postes, Mohamed Al-Raid a fait savoir qu’ils vont élaborer, samedi, les formulaires de candidature à travers la formation d’une commission chargée de recevoir les candidatures, de les étudier et de les soumettre au vote des deux chambres.
Les deux délégations, a-t-il poursuivi, examineront la préparation des listes et les modalités de vote pour le gouvernement exécutif qui sera élu la semaine prochaine à Genève.
M. Al-Raid a également affirmé que tout le monde s’accorde à désigner les titulaires des postes de souveraineté dans les plus brefs délais pour que le gouvernement exécutif puisse collaborer aisément avec les nouveaux élus et favoriser l’interaction entre le gouvernement exécutif et les organes de contrôle.
Pour sa part, le représentant du Haut Conseil d’État libyen, Omar Abu Lifa, a souligné que les deux parties sont en train de parachever les aspects liés aux postes de souveraineté et qu’elles ont accompli l’essentiel de ce qui est attendu à cet égard, ajoutant que tout le monde est d’accord pour procéder le plus rapidement possible afin d’accompagner les réalisations obtenues sur la voie constitutionnelle et sur celle du pouvoir exécutif.
Il a, en outre, indiqué que les réunions et accords précédents sur le processus constitutionnel et le pouvoir exécutif ont donné une forte impulsion à la résolution de toutes les questions en suspens, notant que les choses avancent dans une atmosphère positive et que tout le monde est optimiste quant à l’obtention d’avancées « très rassurantes ».
MM. Al-Raid et Abu Lifa ont exprimé, à cette occasion, leurs remerciements et leur gratitude au Royaume du Maroc pour ses efforts continus en accueillant les réunions des protagonistes libyens et en facilitant la tenue du dialogue inter-libyen.
Les sept postes de souveraineté, objets de négociations, sont ceux de gouverneur de la banque centrale, de président de l’autorité de contrôle administratif, de président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, de président de la Haute commission électorale libyenne, de président de la Cour suprême et de procureur général.
Ce nouveau round du dialogue s’inscrit dans le sillage des séances précédentes tenues par les deux parties en septembre, octobre et novembre 2020 à Bouznika et à Tanger, couronnées par la conclusion « d’accords globaux sur les critères et les mécanismes pour occuper les postes de souveraineté, prévus par l’article 15 de l’Accord politique libyen conclu en décembre 2015 à Skhirat ».
La réunion organisée à Bouznika, au sud de Rabat, réunit avec un format « 13+13 » des représentants du Parlement basé à Tobrouk (est) et du Haut conseil d’Etat basé à Tripoli.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le soulèvement qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Depuis 2015, deux autorités s’y disputent le pouvoir, sur fond d’implications étrangères: le GNA et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est.
Après l’échec de l’offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s’emparer de Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu en octobre 2020 et retrouvé le chemin du dialogue, encouragés par l’ONU.