"M. Strauss-Kahn n’était pas espionné par la police française !"
Claude Guéant est interrogé sur la thèse du "complot" dont, selon deux journalistes américain et français, DSK aurait été victime dans l’affaire du Sofitel, où une femme de chambre accuse l’ex-favori de la présidentielle de l’avoir violée. "Quand je lis que, sous prétexte que M. Strauss-Kahn a égaré son téléphone, on brode toute une théorie du complot, je suis interloqué. M. Strauss-Kahn n’était pas espionné par la police française ! C’est scandaleux de le prétendre aujourd’hui", déclare le ministre.
"Je trouve grave qu’on essaie de détourner le regard sur ce qui me paraît l’essentiel dans cette histoire: y a-t-il eu des fautes pénales et civiles commises ? La justice civile américaine se prononcera dans le volet civil", a répondu Claude Guéant. Dans ce dossier, la justice américaine a abandonné toute poursuite pénale. M. Strauss-Kahn a depuis été cité en France dans l’affaire de proxénétisme autour de l’hôtel lillois du Carlton, enquête instruite à Lille.
"Dans l’affaire du Carlton, attendons les développements à venir. Monsieur Strauss-Kahn sera bien entendu un jour. Maintenant, je souhaite qu’on tourne la page. Toute cette affaire est un long fait divers. La campagne présidentielle mérite mieux", dit Claude Guéant affirmant n’avoir su "qu’après les vacances d’été" que DSK était cité dans cette affaire.
"Ce n’est quand même pas la faute de la police s’il était là-bas ce soir-là!"
Il est ensuite relancé par le journaliste sur le fait qu’"en décembre 2006, la police aurait interpellé Dominique Strauss-Kahn dans le bois de Boulogne". "Oui, j’ai entendu parler de cette histoire au cours de laquelle monsieur Strauss-Kahn avait été contrôlé au bois de Boulogne par les fonctionnaires en charge de la surveillance de cet endroit lors d’un contrôle de routine", répond Claude Guéant. "Mais, il n’y a aucune procédure à ce sujet. Il n’était pas tombé dans un guet-apens de la police! Il n’était pas suivi. Ce n’est quand même pas la faute de la police s’il était là-bas ce soir-là !", dit-il.
A propos du Sofitel, Claude Guéant assure avoir "appris (l’)arrestation dans la nuit et, le lendemain matin, je me suis assuré que le président de la République avait bien été informé". "Ce qui était le cas. Point. Imaginer que nous ayons pu appeler la justice américaine relève du fantasme pur et simple", dit-il, n’imaginant pas "que quiconque soit assez sot pour entreprendre une action de ce genre".
"Campagne de rumeurs et de sous-entendus"
Le ministre rejette également la thèse d’un piratage du Blackberry de DSK, qui aurait permis à l’UMP de consulter ses mails, un argument à l’appui de la thèse du complot: "Quand je lis que, sous prétexte que M. Strauss-Kahn a égaré son téléphone, on brode toute une théorie du complot, je suis interloqué."
Il dénonce une "campagne de rumeurs et de sous-entendus" qui "est un poison pour notre démocratie". "On n’a pas le droit de sous-entendre des choses aussi graves sur la base de faits aussi insignifiants. Encore une fois, si les Strauss-Kahn ont envie de se plaindre, qu’ils le fassent auprès de la justice, et celle-ci enquêtera", dit le ministre, fustigeant "fantasmes et foutaises".