Le président malien, le Colonel Assimi Goïta, a affirmé, mardi à Ouagadougou, que la situation sécuritaire dans son pays est sous contrôle et que la peur a même changé de camp.
« Les Forces armées maliennes (FAMA) gardent l’initiative sur le terrain. Elles sont déployées sur toute l’étendue du territoire national », a indiqué M. Goïta, qui a effectué mardi une visite d’amitié et de travail au Burkina.
Selon lui, beaucoup de bases terroristes ont été détruites, des leaders terroristes neutralisés, et plusieurs terroristes jadis actifs sur le terrain se sont rendus, soulignant que l’administration et les services sociaux de base sont de retour dans les différentes localités, relevant que le terrorisme est « devenu un enjeu géopolitique aux mains de certaines puissances étrangères qui manipulent et qui financent les terroristes ».
« Le terrorisme est devenu un enjeu géopolitique dans la main de certains partenaires stratégiques. Mais ce défi de la lutte contre le terrorisme, qui est manipulé et financé par certaines puissances étrangères, est loin de répondre aux aspirations de nos populations », a dit le colonel Assimi Goïta, cité par l’agence d’information du Burkina (AIB).
Le dirigeant malien a, d’autre part, souligné que la coopération entre les régimes de l’Alliance des Etats du Sahel (AES- Mali, Burkina, Niger) a « pris un chemin de non-retour ».
« Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour. Que ce soit clair », a affirmé le colonel Assimi Goïta, après un entretien avec son homologue burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont annoncé en janvier leur retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une organisation qu’ils jugent instrumentalisée par la France. L’AES a notamment pour but de « sortir des partenariats de façade et non efficaces pour nous orienter vers des partenaires sincères tels que la Russie, la Chine, la Turquie », a affirmé le colonel Goïta.
« Ces nouveaux partenariats ont permis aux trois pays de bien s’équiper et de mener avec efficacité les opérations contre les groupes armés terroristes », a-t-il dit. « Nous avons fait le point de notre coopération sur le plan bilatéral, abordé les questions sécuritaires et les questions sur le plan du développement économique », a affirmé Assimi Goïta.
Le Mali et Burkina travaillent ensemble sur des « formations conjointes » pour « renforcer nos capacités opérationnelles terrestres et aériennes », sur « le partage de renseignement entre nos services de renseignements et la mutualisation de nos moyens », a-t-il ajouté. Mi-mai, les ministres des Affaires étrangères de l’AES ont « finalisé » à Niamey un projet de texte créant la Confédération de cette alliance, que les chefs d’Etat de ces trois pays devraient adopter lors d’un prochain sommet.