Allemagne/Élections : le candidat favori à la Chancellerie réitère sa position contre toute coopération avec l’extrême droite
« Je vous le redis ici très clairement: je n’engagerai pas de discussions avec ce parti (de l’extrême droite) sur une quelconque forme de coopération. Je ne le ferai pas », a dit le président de la CDU lors d’un discours de campagne électorale pour les législatives anticipées du 23 février prochain.
Cette réaffirmation vient mettre un terme aux spéculations de la presse qui soupçonnait un possible rapprochement entre la CDU et l’AfD pour faire adopter rapidement au Bundestag des règles migratoires plus dures, dans le sillage de l’attaque au couteau du parc de la Bavière, perpétré mercredi dernier par un Afghan en situation irrégulière.
Après cette attaque, qui a fait deux morts, un enfant de deux ans et un homme de 41 ans, le président de la CDU a appelé à « des réponses politiques claires », déclarant à la presse qu’il veut introduire un changement fondamental dans le droit d’entrée, le droit d’asile et le droit de séjour, un contrôle durable des frontières avec les pays voisins et un renforcement de la lutte contre l’immigration irrégulière.
Vendredi, des médias allemands ont fait état de l’intention de Merz de présenter au Bundestag un texte de loi durcissant les règles migratoires, qui s’inspirerait de ces propositions, citant le président de la CDU disant que son parti présentera ces propositions, « indépendamment de qui les approuvera ».
Cette dernière déclaration a été interprétée comme une acceptation du soutien de l’AfD, et a suscité de nombreuses critiques, dont celles du chancelier sortant, le social-démocrate (SPD), Olaf Scholz, et des Verts, et le réjouissement du parti de l’extrême droite allemande.
L’Union CDU-CSU (Chrétienne-sociale) part avec les faveurs des enquêtes d’opinion à quelques semaines des élections anticipées, décidées après l’éclatement de la coalition gouvernementale menée par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz (SPD). La CDU-CSU est créditée de plus de 30% des intentions de vote.
L’AfD, pour sa part, s’est vite positionné dans le paysage politique allemand comme la deuxième force politique du pays. Les sondages d’opinion le donnent vainqueur avec environ 20% des voix lors des prochaines élections anticipées.