Algérie : trois militants du « Hirak » incarcérés

Trois militants du « Hirak », mouvement de contestation antirégime en Algérie, ont été placées samedi sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Béjaïa (nord-est), a indiqué à l’AFP une association de défense des prisonniers.

Merzoug Touati, Yanis Adjila et Amar Beri ont été présentés samedi en comparution directe au tribunal de Béjaïa, grande ville de Kabylie, a précisé à l’AFP Kaci Tansaout, le porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

« Ils ont été placés sous mandat de dépôt et le procès est prévu le 17 juin », a ajouté M. Tansaout.

Ils sont accusés d' »incitation à attroupement non armé », « publication pouvant porter atteinte à l’intérêt national » et « mise en danger de la vie d’autrui durant la période du confinement ».

Amar Beri est également poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République » et « outrage à corps constitué ».

Ils font partie d’une vingtaine de personnes arrêtées vendredi lors d’une tentative de rassemblement pour soutenir les détenus du mouvement de protestation populaire. La plupart des « hirakistes » interpellés avaient été relâchés dans la soirée mais les trois hommes avaient été maintenus en garde à vue.

Cinq autres militants, dont deux membres de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), venus apporter leur soutien devant le tribunal de Béjaïa, ont été interpellés samedi avant d’être relâchés dans la soirée, selon des sources concordantes.

Militant connu du mouvement contestataire, ancien détenu, Merzoug Touati est un blogueur et journaliste du média de gauche L’Avant-Garde Algérie, un site en ligne bloqué dans ce pays. Yanis Adjila est un militant des droits de l’Homme. Amar Beri est un militant du Hirak.

La LADDH a réclamé samedi « leur libération et l’abandon de toutes les poursuites à leurs encontre ».

La Ligue algérienne des droits de l’Homme a également réitéré sa demande de « libération de l’ensemble des détenus d’opinion, l’ouverture des champs politique et médiatique et l’arrêt de la répression en ces temps de pandémie ».

Toute forme de rassemblement –politique, religieux, culturel ou sportif– est strictement interdite depuis mi-mars en Algérie en raison de la pandémie du nouveau coronavirus.

Après plus d’un an de mobilisation, des figures et les organisations proches du « Hirak » avaient appelé d’elles-mêmes à suspendre « temporairement » les marches et les rassemblements tant que sévirait la pandémie.

Ce qui n’a pas empêché des mobilisations sporadiques de reprendre ces dernières semaines dans tout le pays, notamment en Kabylie, relayées par les réseaux sociaux.

Ces manifestations réclament l’arrêt des poursuites judiciaires et la libération des militants de la contestation.

Selon le dernier bilan du CNLD, une soixantaine de détenus d’opinion sont actuellement incarcérés, la plupart pour des publications sur Facebook.

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