Algérie : Manuel Valls évacue l’affaire des visas refusés

Le refus d’Alger d’octroyer des visas à des journalistes français n’a pas empêché le Premier ministre de signer une première série d’accords économiques.

La France veut rester « le partenaire économique majeur » de l’Algérie, a déclaré dimanche le Premier ministre français Manuel Valls à Alger, alors qu’elle s’est fait détrôner par la Chine comme première partenaire commerciale. Manuel Valls, aux côtés du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et de son ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, a signé une première série d’accords, dont un « nouveau pacte d’actionnaires » pour étendre une usine de matériel ferroviaire codétenue par le groupe français Alstom. Cette usine, inaugurée l’an dernier, produit déjà des tramways, mais elle doit bientôt produire des trains régionaux pour le marché local.

« Ce partenariat (économique) doit continuer à se développer. Ce qui veut dire d’abord pour la France : demeurer le partenaire économique majeur de l’Algérie », a affirmé le Premier ministre en ouvrant un forum d’affaires à Alger. D’autres accords, dont probablement un portant sur l’ouverture d’une usine automobile PSA, doivent être signés plus tard au Palais du gouvernement algérien. « Nous sommes déjà le premier investisseur, hors hydrocarbures, dans ce pays, et le deuxième partenaire commercial, avec un volume d’échanges qui ne cesse d’augmenter », a souligné Manuel Valls.

En 2015, la Chine était la première partenaire commerciale de l’Algérie avec une part de 14,1 % des échanges. La France n’arrivait qu’en deuxième position avec 10,9 %, une part en baisse par rapport aux 12 % enregistrés en 2012. L’Algérie connaît un coup de frein de son taux de croissance du fait de l’effondrement du prix du pétrole, pénalisant son commerce extérieur et sa consommation. « Nous sommes là pour vous aider à réussir. Car nous avons confiance dans les atouts de l’Algérie, dans le fait qu’ensemble, nous pouvons peser ».

« Rien ne doit nous faire dévier »

Manuel Valls avait déjà dit samedi soir sa priorité donnée à « la relation stratégique » entre la France et l’Algérie, dont « rien ne doit nous faire dévier », malgré l’affaire des visas refusés à deux journalistes français qui devaient couvrir son voyage officiel à Alger. Lors d’une rencontre en aparté avec la presse après un dîner autour du Premier ministre algérien, Manuel Valls avait affirmé n’avoir à aucun moment envisagé d’annuler la visite.

« Moi, je me suis exprimé, j’aurai l’occasion si vous m’interrogez de le redire, de regretter » le refus de visas par les autorités algériennes à deux journalistes du Monde et de Canal+, avait-il dit. « Mais ce qui compte pour moi, c’est cette vision stratégique que nous avons, qui est indispensable au vu des difficultés et des défis que nos pays connaissent », avait-il plaidé. Avant de s’envoler pour Alger, Manuel Valls avait exprimé sur Twitter ses « profonds regrets » concernant la décision algérienne, affirmant qu’il aborderait le sujet avec l’exécutif algérien « dans l’amitié et la franchise ».

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