Algérie et Polisario: de quoi les fake news et la propagande sont-elles le symptôme ?

Si la situation n’était pas aussi dramatique car révélant un état d’esprit pathologique, elle prêterait à rire aux éclats. La seule réponse que la machine de guerre algérienne a trouvé pour répondre aux formidables percées diplomatiques marocaines sur le dossier du Sahara est d’organiser une guerre de l’information avec une batterie de fake news et une propagande digne des heures de gloire du bloc soviétique.

Et c’est là que l’on voit fleurir sur le réseaux sociaux des vidéos et des informations totalement fantasmées sur une guerre menée par ce que ce qui est présenté comme « l’armée du Polisario ».  Montages grotesques, fabrication d’images factices d’affrontements et de pilonnage, dignes d’un jeu vidéo. Cette réalité inventée pour nuire et polluer ne résiste pas une seconde au plus basique fact checking, tant la stratégie et les ficelles qu’elle utilise sont grossiers et ne trompent personne.

La réalité du terrain est tout autre. La situation au  poste frontière d’El Guerguerat, cible de ses fake news, est calme et le trafic routier est normal, bien loin des scènes de sang et de chaos décrites par la propagande du Polisario et de son parrain.

Derrière les assauts imaginaires se trouvent la grosse artillerie médiatique algérienne : les médias officiels, les télévisions privées aux ordres et des journaux parlant au nom des officines qui se disputent le pouvoir en Algérie. Tous reprennent en boucle et en chœur les segments de cette propagande et tentent de lui donner un écho et un vernis.

Dans cette équation politique tendue entre le Maroc et d’Algérie, les services algériens tentent d’entretenir l’illusion que les séparatistes du Polisario pour lesquelles ils avaient déversé des milliards de dollars peuvent toujours influencer les rapports de force de la région. A travers cette stratégie, la machine de propagande algérienne, notamment celle que va diriger le nouveau patron du renseignement extérieur algérien Nour-eddine Mekri, surnommé « Mahfoud Polisario », vise à réaliser au moins trois objectifs majeurs.

Le premier est de tenter d’éteindre les incendies qui poussent ici et là dans l’opinion algérienne et qui s’interrogent légitimement sur la pertinence de continuer à soutenir une cause perdue d’avance et de poursuive cette hémorragie de l’économie algérienne au service d’une chimère. D’ailleurs un des dommages collatéraux de la dernière de reconnaissance américaine de la marocanité du  Sahara est d’avoir ouvert les yeux à de nombreux algériens qui commencent à se poser la question à haute voix de savoir si leur pays doit encore continuer à investir autant de moyens financiers et humains dans une aventure désespérée et vouée à l’échec.

Ces interrogations mettent le régime algérien dans une situation où il doit justifier et communiquer sur ces choix militaires. Surtout lorsque les demandes sont ouvertement formulées de réserver les richesses algériens aux besoins vitaux du peuple algérien plus tôt que les réserver à financer des milices séparatistes.

Le second est celui d’entretenir cette illusion que dans cette région la tension guerrière fait rage, ce qui, espèrent-ils, fera hésiter ceux parmi les pays européens qui seront tentés de poursuivre l’exemple américain dans sa reconnaissance pleine er entière de la marocanité du Sahara.  D’autant que cette stratégie du Fake News tout azimut sur le Sahara marocain a  pour but d’installer un sentiment d’insécurité permanente destinée à décourager tous les investisseurs internationaux tentés par les immenses opportunités qu’offre cette région. Et l’on sait que des projets socio-économiques gigantesques et structurants sont déjà à l’œuvre pour en faire « une interface maritime d’intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international».

D’autres verront dans cette stratégie du mensonge assumée du Polisario et d’Alger une volonté d’épaissir le plafond des exigences à la veille d’inévitables négociations avec le Maroc à la recherche d’une solution inspirée par le plan d’autonomie. Même les pays qui n’ont pas encore procédé à la reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara estiment que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est la seule issue crédible et sérieuse  pour sortir cette région de la logique de tension et de guerre dans laquelle l’entêtement algérien a financé et parrainé le séparatisme du Polisario l’avait dangereusement enfermé.

Les récentes manœuvres militaires algériennes à la frontière marocaine, doublées par cette propagande sans retenue sur les exploits fictifs du Polisario montrent davantage un régime algérien aux abois capables de s’enfermer dans tous les mensonges et d’envisager tous les scénarios si cela doit assurer sa survie de plus en plus remise en cause par une contestation interne inédite et d’âpres luttes intestines.

*Discours du Roi Mohammed VI prononcé le 07 novembre 2020 à l’occasion du 45e anniversaire de la Marche Verte. 

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