Afrine: Erdogan exprime à Macron sa « gêne » vis-à-vis de « propos infondés »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé vendredi à son homologue français Emmanuel Macron sa « gêne » vis-à-vis des « propos infondés » tenus au sujet de l’offensive menée par la Turquie dans l’enclave syrienne d’Afrine, selon une source présidentielle turque.

Au cours d’une conversation téléphonique entre les deux chefs d’Etat, "le président Erdogan a transmis sa gêne vis-à-vis des propos infondés tenus au sujet de l’opération Rameau d’olivier", a rapporté cette source, sans préciser à quels propos il faisait référence.

M. Erdogan a également répété à M. Macron que l’opération menée en Syrie vise à "écarter les menaces contre la sécurité nationale turque" et à "assurer la paix" dans la région.

Ankara a lancé le 20 janvier une opération militaire contre l’enclave d’Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, pour en déloger les Unités de protection du peuple (YPG), une milice considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

La Turquie et ses supplétifs rebelles syriens ont pris le contrôle dimanche de l’ensemble de l’enclave d’Afrine en délogeant les forces kurdes de son chef-lieu.

Lors d’un entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine lundi, M. Macron avait fait part de "sa grande préoccupation", notamment sur la situation à Afrine, et avait appelé "la Russie à faire ses meilleurs efforts pour que cessent les combats et les pertes civiles" en Syrie.

La Russie, principal soutien du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles, coopèrent étroitement sur le dossier syrien, et MM. Poutine et Erdogan doivent notamment s’entretenir début avril au cours d’un sommet prévu à Istanbul à propos du conflit qui fait rage depuis 2011 en Syrie.

Ankara s’était déjà soulevé à plusieurs reprises contre les propos de Paris sur Afrine, notamment lorsque M. Macron avait mis en garde contre une "invasion" turque dans le nord de la Syrie, ou lorsque le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, avait mis en garde contre toute mort civile dans l’opération et estimé qu’Ankara violait le droit international en Syrie.

L’ONU a affirmé vendredi que quelque 167.000 personnes ont été déplacées par l’avancée des troupes turques à Afrine.

afp

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