Absentéisme scolaire: extension à la rentrée du dispositif associant les parents
Le dispositif d’implication des parents dans la lutte contre l’absentéisme scolaire, dont l’expérimentation a été jugée encourageante, va être étendu à la rentrée 2010, selon le ministère de l’Education nationale confirmant une information publiée samedi par Le Figaro.
Le ministère de l’Education nationale tire ainsi les leçons d’une expérimentation menée sur 5.000 collégiens de l’académie de Créteil: elle a fait baisser l’absentéisme et les écarts de comportement des élèves en impliquant les parents dans la scolarité, observait en début d’année un rapport de l’Ecole d’économie de Paris.
Le programme, intitulé "Mallette des parents", a été mis en oeuvre durant l’année scolaire 2008-2009 dans une quarantaine de collèges de l’académie de Créteil, majoritairement en zone d’éducation prioritaire.
Initiateur du projet en collaboration avec le ministère, le Haut Commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, qui a depuis quitté ses fonctions, déclarait alors qu’il ne comprendrait "pas qu’on ne s’appuie pas sur ces résultats, qui sont des résultats prouvés, estampillés, démontrés, pour l’étendre dans l’ensemble des académies".
L’expérimentation a été réalisée sous le contrôle de chercheurs de l’Ecole d’Economie de Paris, avec le concours des parents volontaires d’une centaine de classes de sixième tirés au sort, sur 200, les résultats étant comparés à la situation dans la centaine de classes non impliquées.
"Premier résultat fondamental, lors du dernier trimestre, la qualité du comportement des élèves des classes tests est meilleure, à tout point de vue, que celle des élèves des classes témoins: moins d’absentéisme (3,6 demi-journées contre 4,3), moins de sanctions (10,9% contre 13,4%), davantage de distinctions (félicitations, encouragements… 38,6% contre 34,2%) ou de très bonnes notes de vie scolaire (37,4% contre 32,6%)", avaient observé les chercheurs.
Les parents bénéficiaires du programme ont davantage rencontré les enseignants et ont été moins souvent convoqués par l’administration pour des problèmes de scolarité (80% n’ont jamais été convoqués, contre 72%).
Les effets positifs s’amplifient dans la durée, une fois que le comportement des adultes à l’égard de leurs enfants a changé, avec un effet d’entraînement sur les familles n’ayant pas participé au programme.
Ce dispositif est présenté comme complémentaire à la suspension des allocations familiales, en cas d’absentéisme répété, évoquée récemment par Nicolas Sarkozy pour combattre le "cancer de l’absentéisme scolaire".
Le président a précisé que les allocations suspendues seraient versées "rétroactivement" aux familles en cas de retour de leur enfant à l’école. Cette disposition figure dans la proposition de loi du député UMP Eric Ciotti qui sera examinée par les députés le 16 juin.