Le Collectif contre l’islamophobie en France met en garde contre l’augmentation d’actes antimusulmans
Le CCIF note que "la gravité des actes augmente", avec par exemple des "menaces avec armes à feu", et que les femmes sont les principales victimes des actes islamophobes puisqu’elle représentent "84 % des cas visant des individus". Par ailleurs, le collectif pointe la responsabilité des fonctionnaires "mis en cause dans 41 % des actes" et note une "corrélation" entre la "résurgence d’actes islamophobes et la couverture médiatique" d’événements liés à l’islam, notamment, en 2012, lorsque l’affaire Merah et celle du "pain au chocolat" de Jean-François Copé ont éclaté.
En 2012, une "quarantaine de mosquées" ont été visées par des occupations, des profanations ou le dépôt d’une tête de porc, et, fait récent, des commerces musulmans comme des "boucheries halal" ont été "visés comme des symboles religieux". "Il y a une tendance lourde d’explosion des actes islamophobes, et dans le même temps il se trouve que les gens vont de plus en plus déclarer" ces actes, a déclaré mercredi, lors d’un point de presse, le porte-parole du collectif, Marwan Muhammad. "Ce qui est le plus inquiétant, c’est le passage à l’acte", note pour sa part Samy Debah, président du CCIF, avant de donner plusieurs exemples récents d’agressions physiques de personnes musulmanes ou supposées telles.
Le CCIF a été créé il y a dix ans dans le but de faire reculer l’islamophobie et le racisme. Il va lancer dans quelques semaines une application pour smartphone et tablettes pour faciliter le signalement d’un acte islamophobe et mieux y répondre. De son côté, l’Observatoire contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) avait enregistré 201 actes anti-musulmans (53 actions et 148 menaces) en 2012 (155 en 2011), soit une hausse de 28 %.