Tapis rouge pour Hassan Rohani à Paris
Le président iranien Hassan Rohani s’apprête à effectuer une tournée en Europe. Après l’Italie et le Vatican, il sera l’hôte de Paris. Cette visite aurait dû avoir lieu en novembre dernier mais les attentats terroristes qui avaient frappé la capitale revendiquée par Daesh en ont décidé autrement. Elle a été reportée. Sans regrets d’ailleurs car personne n’aurait imaginé une France sous le choc et en deuil en train de dérouler le tapis rouge au président iranien.
Par Mustapha Tossa
Cette visite sera aussi le premier déplacement occidental de Hassan Rohani depuis la levée effective des sanctions internationales. L’heure est aux affaires et aux contrats juteux comme celui déjà annoncé par les Iraniens de leur volonté d’acquérir 114 Airbus. Après la visite de Laurent Fabius en Iran qui avait pour but de briser la glace, cette visite sera l’occasion pour la France d’opérer son grand retour dans le marché iranien après une pénalisante absence.
Le volet politique dominera aussi les entretiens de Rohani à Paris. La France compte énormément sur l’influence qu’à Téhéran sur le régime syrien pour le contraindre à plus de souplesse dans la solution transitoire voulue par la plupart des acteurs de la crise syrienne. Elle voudrait aussi le voir s’impliquer d’avantage dans des processus de pacification au Yémen et au Liban pour ne citer que ces deux théâtres où l’influence iranienne est incontournable et unanimement reconnue.
Hassan Rohani rencontrera François Hollande le président français qui a fait le choix stratégique de s’allier avec l’Arabie Saoudite, leader du monde sunnite. Ces choix ont mis la diplomatie française dans une situation très critique. De nombreux articles ont récemment fleuri dans la presse pour pointer du doigt cette intimité politique avec un modèle politique saoudien devenu intenable, parce que foncièrement anti démocratique et sous le feu d’un faisceau de suspicions et d’accusation. D’abord du financement ou du moins de sympathie avec les organisations terroristes qui déstabilisent l’ensemble de la région. Ensuite de mener une politique offensive qui peut s’avérer d’une dangereuse pyromanie dans la région.