Bank Al-Maghrib analyse l’impact de la sortie du Royaume-Uni de l’UE

Après sa sortie de l’Union européenne (UE), le Royaume-Uni risque de perdre non seulement l’accès privilégié au marché européen, mais également aux nombreux marchés avec lesquels l’Union est liée par des accords de libre-échange. Ainsi, il sera contraint de renégocier de nouveaux accords commerciaux qui nécessiteront des délais longs.

Bien que les conséquences du Brexit aient été jugées limitées au terme de l’année 2016, les incertitudes sur les modalités de cette sortie devraient à moyen et long termes engendrer un impact économique négatif notamment pour le Royaume-Uni lui-même et dans une moindre mesure pour les 27 autres pays de l’Union. L’analyse est de Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport annuel pour l’année 2016. Selon la Banque centrale, le Royaume-Uni risque de perdre non seulement l’accès privilégié au marché européen, mais également aux nombreux marchés avec lesquels l’Union est liée par des accords de libre-échange. Ainsi, il sera contraint de renégocier de nouveaux accords commerciaux qui nécessiteront des délais longs. «Il pourrait également perdre de son attractivité et risquerait même une sortie de capitaux. De plus, les pressions sur la livre sterling pourraient s’accentuer et se traduire en particulier par une perte de pouvoir d’achat pour les ménages», souligne BAM. Pour les autres pays de l’UE, il en résulterait notamment une diminution du volume des exportations vers le Royaume-Uni et une baisse de la confiance des investisseurs.

De même, indique la Banque Centrale, l’arrêt de la contribution du Royaume-Uni au budget de l’Union se traduirait par une réévaluation des allocations budgétaires et/ou une augmentation des contributions des autres pays de l’UE. «La quantification de l’impact du Brexit a fait l’objet de plusieurs études élaborées précédemment au référendum. Elles ont fait ressortir des résultats variables en fonction des hypothèses adoptées, reflétant ainsi la grande incertitude sur les scénarios post-Brexit», rappelle la Banque centrale. Vers la fin de l’année 2016, plusieurs institutions à l’origine de ces études ont révisé à la baisse l’impact négatif du Brexit. La Banque d’Angleterre a, d’ailleurs, reconnu avoir été pessimiste dans ses évaluations. Dans ses perspectives économiques d’avril 2017, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé à la hausse, par rapport à janvier, ses prévisions de croissance pour le Royaume-Uni de 0,5 point pour 2017 et de 0,1 point pour 2018. Toutefois, les incertitudes entourant les modalités du Brexit continuent de peser sur les perspectives macroéconomiques à moyen terme. BAM rappelle, par ailleurs, que depuis son adhésion à l’Union en 1973, le Royaume-Uni a toujours prôné une vision libérale reposant principalement sur un large marché commun, mais avec un degré élevé d’autonomie et de souveraineté des pays membres.

C’est, d’ailleurs, dans cette optique qu’il a refusé d’intégrer la zone euro et a négocié un statut particulier avec de nombreuses exemptions et dérogations. Cependant, plusieurs pays de l’Union ont plaidé ces dernières années pour une Europe plus fédérale et une plus grande harmonisation et unification des lois et des politiques. Cette divergence de vision a été à l’origine du débat sur l’opportunité d’une sortie de l’UE qui a abouti à l’organisation le 23 juin 2016 du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, dont les résultats ont été en faveur du Brexit à hauteur de 51,9% des voix.

(Avec le Matin)

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