Intervenant lors de la présentation d’un mémorandum intitulé « Le droit à l’eau : des approches pour faire face au stress hydrique », élaboré par le CNDH conformément à ses orientations stratégiques (2022-2024) fondées sur l’effectivité des droits de l’Homme, Mme Bouayach a souligné que cette publication collective est le fruit des échanges tenus au cours de la première rencontre-débat du cycle « Agora des droits de l’Homme », notant l’élaboration d’idées, de recommandations et de bonnes pratiques, avec la participation d’experts et d’acteurs institutionnels, en vue de parer à ce stress hydrique.
« Nous avons décidé d’adopter une approche du droit à l’eau en se basant sur des observations et principes relevant des comités internationaux pour les droits économiques, sociaux et culturels » et dans le cadre du « suivi des mesures urgentes annoncées auparavant par le gouvernement », a-t-elle poursuivi.
Mme Bouayach a, par ailleurs, fait savoir que ce mémorandum du CNDH s’appuie sur des choix stratégiques, à savoir la considération de la sécheresse comme donnée structurelle et non conjoncturelle, la priorité de la sécurité alimentaire et la protection du droit des générations futures à la richesse hydrique, la reconsidération du modèle de développement basé sur la centralité du secteur agricole, le renforcement de l’intérêt porté à la recherche scientifique autour des questions du climat et de l’eau, l’amélioration de la gouvernance du secteur de l’eau et la rationalisation de son usage domestique.
La publication propose également 7 mesures urgentes, a-t-elle ajouté, citant la recherche d’alternatives aux cultures qui consomment une grande quantité d’eau, l’incorporation du coût de l’eau dans le modèle d’investissement, la responsabilisation sociale des entreprises pour la protection des ressources en eau, l’élaboration d’une base de données actualisée sur les ressources hydriques, la lutte contre la pollution des eaux à travers la généralisation de l’assainissement et le traitement des eaux usées, la lutte contre la surexploitation des réserves stratégiques en eaux souterraines et l’élargissement de la technique de dessalement des eaux de mer.
Les ressources hydriques sont limitées, ce qui nécessite de reconsidérer leur utilisation dans la vie quotidienne et de faire appel à une approche basée sur les droits de l’Homme, d’où l’importance de la « gestion de la rareté des ressources hydriques plutôt que de leur abondance », a conclu la présidente du CNDH.