"Pour de nombreux Algériens, les souvenirs de cette décennie durant laquelle des dizaines de milliers de personnes ont été tuées (…) conditionnent leurs réactions aux mouvements démocratiques dans la région", indique le journal, soulignant qu’"une peur profonde s’empare des Algériens qui redoutent un retour de la violence".
Ces craintes sont alimentées par le conflit qui déchire actuellement la Libye voisine, où le colonel Mouammar Kadhafi refuse de céder aux revendications des insurgés et aux appels à son départ, explique le Financial Times, relevant que les Algériens se rappellent des centaines de personnes tuées par l’armée suite aux manifestations pro-démocratiques, organisées dans leur pays en 1988.
Le quotidien, qui rappelle la libéralisation politique qui avait suivi ces manifestations, a noté que le processus a été déraillé en janvier 1992, quand l’armée algérienne a déployé ses chars pour interrompre les élections législatives de cette année.
L’Algérie souffre de plusieurs problèmes sociaux, les mêmes que ceux des années 1980, indique le journal, citant notamment le chô mage des jeunes, le déficit en matière de logement et la corruption.
"Le risque d’une explosion de la colère à l’échelle nationale existe", ajoute le quotidien londonien, soulignant que la pression augmente, dans ce pays, depuis janvier dernier, quand des manifestations contre la cherté de la vie ont fait cinq morts.