Un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France
La musique, le cinéma, la littérature, les arts plastiques, le théâtre et d’autres formes d’expression artistiques, sont savamment mis en scène dans l’exposition ‘’Générations : un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France’’, qui se propose de raconter l’histoire de la sédentarisation des Maghrébins en France à travers la vie culturelle et artistique.
Prenant en compte toutes les facettes de cette histoire, des orchestres judéo-musulmans encore actifs au début des années 1970, en passant par les mouvements d’indépendance, l’exposition raconte la longue histoire de l’enracinement des Maghrébins de France. Une histoire entamée dès la moitié du XIXe siècle. Une histoire qui s’écrit encore aujourd’hui.
Mobilisant les avancées les plus récentes de la recherche en utilisant notamment les partitions et textes des chanteurs de l’immigration, qui se comptent au final par centaines, mais aussi les matériaux qu’offre la littérature, le cinéma, les arts plastiques ou l’histoire sociale, l’exposition résume de près la vie sociale, politique et culturelle des communautés maghrébines sous quatre ongles : l’histoire sur le long cours, en partant des pionniers de la moitié du XIXe siècle à nos jours, l’histoire des populations maghrébines dans leur environnement, d’où le choix de privilégier dans la scénographie les supports culturels, témoins premiers du long processus d’enracinement et de ses épreuves, l’histoires des personnalités et des personnages, maghrébins ou français, qui en ont été les acteurs, et enfin l’histoire de la mémoire, sans négliger ni les conflits ni les rencontres ni les métissages et en prenant en compte toutes les facettes.
L’exposition s’attarde enfin longuement sur la place des populations d’ascendance maghrébine dans une société tiraillée en permanence entre des mouvements contradictoires. D’un côté, de formidables avancées en termes de reconnaissance du pluralisme culturel et de la diversité. De l’autre, des vagues régulières de crispation et de stigmatisation d’une population renvoyée trop souvent à son origine.
Anas Bachir