Sommet du G5-Sahel: la force militaire « ne peut être l’unique solution » au terrorisme

Les chefs d’Etat des pays membres de la Force conjointe G5-Sahel, réunis en Sommet, mardi à Ouagadougou, ont estimé que la force militaire « ne peut être l’unique solution » pour venir à bout de la menace djihadiste et du terrorisme qui sévissent de manière récurrente dans la sous-région.

Dans la déclaration finale de la Conférence, les présidents des Etats formant cette Organisation sous-régionale, en l’occurrence le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad, ont adressé un appel solennel à la communauté internationale pour soutenir les efforts du G5-Sahel allant dans le sens de "la sécurisation", mais également du développement socio-économique de cet espace.

Dans ce sens, ils ont plaidé en faveur d’une coopération plus étroite entre le G5-Sahel et les Nations unies et réitéré leur demande de placement de la Force conjointe sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU.

Lors de la cérémonie d’ouverture de ce 5è Sommet, le chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou, président sortant du G5-Sahel, a annoncé que plus de 180 milliards de F CFA (près de 275 millions d’euros) ont été mobilisés pour l’opérationnalisation de la force conjointe sur un montant annoncé de plus de 430 milliards de F CFA.

Le chapitre 7 de l’ONU, qui autorise le recours à la force, prévoit également des mesures si un "État se trouve en présence de difficultés économiques particulières".

M. Issoufou a, à cet effet, souligné qu’il fallait "travailler", pour rechercher "un mécanisme pérenne de financement de cette force", faisant référence au Chapitre 7.

"Nous ne sommes pas encore parvenus à la placer -Force conjointe- sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU" afin de lui permettre de bénéficier d’un financement pérenne, a-t-il regretté.

"C’est sur le terreau de la pauvreté que prospère le terrorisme et également l’idéologie sur l’ensemble de l’espace du G5-Sahel", a-t-il, par ailleurs, estimé.

Pour sa part, le chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, nouveau président en exercice du G5-Sahel, a appelé à redoubler d’efforts pour "accélérer la montée en puissance de la Force conjointe".

"La paix dans le Sahel n’a pas de prix et le combat que nous menons ne concerne pas uniquement les pays de cette région, car le terrorisme n’a pas de frontières", a-t-il fait savoir.

Créé en 2014, le G5-Sahel, qui a eu du mal à trouver son financement, compte pour le moment 4.000 hommes pour un objectif d’un peu plus de 5.000 à terme. En prélude à ce Sommet, Ouagadougou a abrité une série de sessions des experts, des ministres de la Défense et du Conseil des ministres des pays membres du G5-Sahel.

La rencontre de Ouagadougou fait suite à celle de N’Djamena (Tchad, 2015), de Nouakchott (Mauritanie, 2016), de Bamako (Mali, 2017) et de Niamey (Niger, 2018).

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