Entre un camp républicain, soutien farouche aux valeurs de la famille, et un parti démocrate qui prône le renforcement des droits individuels, la famille américaine suscite de profondes inquiétudes quant au concept et au rôle de cette famille, à la lumière des profondes transformations qui s’opèrent dans la société américaine, et le débat en cours sur un certain nombre de questions.
Dans leur quête de votes, les deux camps cherchent à mettre en avant leur engagement en faveur de la protection des droits des familles américaines, chacun selon sa propre vision.
+ Les droits reproductifs au cœur des tensions politiques +
Entre Kamala Harris et Donald Trump, la confrontation transcende la concurrence électoraliste pour devenir une “bataille identitaire » entre un parti démocrate favorable à l’instauration de larges libertés en matière de droits reproductifs, notamment le droit à l’avortement, et un parti républicain conservateur qui appelle à un durcissement des lois dans ce domaine.
À l’heure où les démocrates appellent à renforcer les libertés individuelles dans le domaine de la santé reproductive, les républicains soulignent la nécessité de préserver les valeurs familiales conservatrices, en mobilisant le électeurs contre le mouvement du Wokisme, porté par le camp démocrate.
Ces clivages idéologiques se sont manifestés par la décision historique de la Cour suprême à majorité conservatrice abrogeant le droit constitutionnel à l’avortement, et enterrant par là même le fameux arrêt Roe v. Wade. Cette abrogation a été vécue par les démocrates comme un camouflet, qu’ils se sont évertués à utiliser pour gagner la sympathie des d’électeurs.
D’après les médias US, les vifs débats sur les droits reproductifs ont accéléré le basculement des élections en faveur des démocrates, depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, ce que la campagne Harris n’a pas manqué d’exploiter.
De l’autre côté, les républicains misent sur la popularité de Trump pour obtenir de précieuses voix.
La semaine dernière, le Sénat a échoué à adopter un projet de loi visant à protéger l’accès aux techniques de la fécondation in vitro (FIV) au niveau fédéral.
À cet égard, la sénatrice démocrate Tammy Duckworth, qui a co-parrainé le projet de loi sur la FIV, a critiqué les républicains, affirmant que “des familles américaines ont souffert, depuis l’abrogation de l’arrêt Roe v. Wade, des conséquences de cette campagne anti-liberté qui met en danger l’insémination artificielle pour des millions d’Américains”.
Selon les analystes, ce projet a déjà échoué, les Républicains n’ayant pas été d’accord avec certaines de ses dispositions, ce qui n’a pas découragé les Démocrates de le remettre sur la table pour en faire une question électorale.
Ils ont souligné que les démocrates eux-mêmes avaient précédemment bloqué un projet de loi des sénateurs républicains Ted Cruz et Katie Britt, visant la protection de la FIV, qui aurait garanti, selon Britt, “l’accès à la FIV et à la liberté religieuse pour tous”.
De l’avis de nombreux experts, il existe un consensus général parmi les Républicains sur la nécessité de protéger l’accès à la FIV, à laquelle s’oppose un nombre restreint d’entre eux. En effet, beaucoup de républicains ont affirmé, à plusieurs reprises, leur soutien à l’accès des femmes à cette technique, notamment dans le but de “promouvoir la culture de la vie”.
Donald Trump lui-même a promis, s’il est élu président, d’ordonner à son administration non seulement de protéger l’accès à la FIV, mais aussi d’en couvrir les coûts.
+ Sondages d’opinion… un champ de bataille +
L’expression “femmes à chats” a coûté une avalanche de critiques à J.D. Vance, le co-listier de Donald Trump, qui a ciblé les femmes ayant volontairement choisi de ne pas avoir d’enfants, Kamala Harris en tête, exacerbant ainsi la confrontation entre démocrates et républicains sur les valeurs familiales.
Selon des médias américains, la popularité croissante de Harris auprès des jeunes est le résultat du travail de son équipe de campagne visant à améliorer son image sur les réseaux sociaux, notamment à travers les mèmes pro-Harris, en plus du soutien d’un certain nombre de célébrités influentes, dont la pop star Taylor Swift.
Vu les débats intenses entre républicains et démocrates, les familles américaines se trouvent à la croisée des chemins, soulevant de nombreuses questions sur l’idée qu’ont les Américains du concept de la famille et de son avenir, dans une société devenue plus polarisée que jamais.