Pour ce second tour de la présidentielle, les Français devant un choix historique

Les Français ont commencé à voter ce dimanche 24 avril pour élire leur prochain président et choisir, comme en 2017, entre Emmanuel Macron, président sortant, et Marine Le Pen, président du parti de l’extrême droite le Rassemblement National (RN).

Cette élection cruciale met les Français devant un choix historique lourd de conséquences: voter pour le  président sortant, un centriste, ou pour la présidente du RN, qui n’a jamais été aussi proche des portes de l’Elysée.

Face à ce choix déterminant pour l’avenir de la France, les appels se sont multipliés cette semaine pour voter Emmanuel Macron. Certains religieux ont même rompu avec le principe de laïcité pour inciter publiquement à voter pour le président sortant. D’autres représentant religieux ont en revanche fait appel à l’intelligence collective des votants pour faire le bon choix afin de préserver la cohésion du pays et le vivre ensemble en France.

Les derniers sondages publiés vendredi soir, avant l’entrée en vigueur de la période de réserve électorale, donnent Emmanuel Macron favori, au-delà de la marge d’erreur. Mais très loin de son score de 2017. Il avait battu sa rivale par 66,1% des voix contre 33,9%.

L’abstention pourrait être le grand arbitre de ce second tour de la présidentielle. Le taux de participation à midi donnera une première indication sur la mobilisation des 48.7 millions d’électeurs appelés aux urnes pour décider d’un scrutin capital.

Islam, immigration, priorité nationale 

Les programmes des deux candidats sont à l’opposé et proposent une vision radicalement différente sur l’Europe, l’économie, le pouvoir d’achat, les relations avec la Russie, les retraites, l’immigration, l’islam, l’environnement…

Ciblées par les candidats de droite, les musulmans de France étaient pointés du doigt tout au long de cette campagne présidentielle. Pour Marine Le Pen, afin de « lutter contre l’islamisme », la candidate a confirmé lors du débat d’entre-deux-tours face à Emmanuel Macron qu’elle souhaitait interdire le port du voile dans l’espace public. « Le voile est un uniforme imposé par les islamistes », a-t-elle déclaré.

Si une telle interdiction était mise en place, la France deviendrait la première démocratie au monde à interdire un signe religieux dans l’espace public, a répondu le président sortant.

Marine Le Pen entend également encadrer l’abattage rituel religieux « au nom de la dignité animale », ciblant ainsi les traditions des musulmans et des juifs, mais elle n’interdira ni la tauromachie ni la chasse si elle est élue présidente de la République ce dimanche.

Dans le but de « faire passer les nôtres avant les autres », Marine Le Pen veut également stopper les regroupements familiaux, abroger la naturalisation par le mariage et supprimer le droit du sol.

Les demandes de droit d’asile seront traitées uniquement depuis l’étranger. « Ces personnes vont rester sur le territoire car elles n’ont pas le choix, projette Romain Prunier. Elles vont subir de la répression, les centres de rétention ne seront pas assez nombreux pour gérer la situation. Il risque d’y avoir encore plus de personnes à la rue. »

Dans l’entre-deux tours, les deux candidats ont courtisé l’électorat du dirigeant de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour le 10 avril avec 21,95%.

Les électeurs seront de nouveau appelés aux urnes les 12 et 19 juin pour les législatives où le nouveau président cherchera à obtenir la majorité nécessaire pour gouverner.

Un autre « troisième tour » se prépare dans la rue où risquent de converger, sur fond d’inflation galopante, tous les insatisfaits du scrutin présidentiel, sur les braises encore chaudes de la crise des « gilets jaunes ».

 

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