L’ambassade du Maroc à Lisbonne et la Casa Cadaval-Association du festival classique d’Evora organisent, du 5 juin au 31 octobre en partenariat avec la Fondation Yves Saint-Laurent et l’Office national marocain du Tourisme, une exposition sous le thème « Love Red & Green : Marrakech m’a ouvert les yeux sur la couleur ».
Mettant le Maroc à l’honneur, cette exposition se tiendra au Palais des Ducs de Cadaval, appartenant à la famille Cadaval depuis plus de six siècles, branche de la famille royale portugaise, indique un communiqué de l’ambassade du Maroc à Lisbonne.
Ce Palais, rappelle la même source, avait accueilli plusieurs expositions internationales, dont tout récemment « African Passions » dans le cadre du Festival Évora Africa en été 2018. Elle fut la plus importante exposition d’art contemporain africain en Péninsule Ibérique.
Le Palais Cadaval se situe au cœur de la ville d’Évora-capitale de l’Alentejo, haut lieu de tourisme classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, creuset de l’histoire du Portugal et liée de ce fait à la civilisation arabe, présente dans la ville de 715 à 1147.
Offrant trois perspectives différentes sur la passion d’Yves Saint Laurent pour le Maroc, l’exposition sera présentée en trois chapitres distincts au Palais des Duques de Cadaval.
Le premier chapitre consiste en un prêt exceptionnel de la Fondation Pierré Bergé -Yves Saint Laurent à Paris, et de collectionneurs privés, offrant un aperçu des œuvres du créateur français qui ont été inspirées par les couleurs et les traditions du Maroc. Sous le commissariat de Stephan Janson, les quinze vêtements Yves Saint Laurent exposés à l’église São João Evangelista, dans l’enceinte du palais, révèlent la richesse et et la multiplicité des liens qui unissaient le célèbre couturier et le Maroc.
Les cartes YSL LOVE et la création contemporaine marocaine est le deuxième chapitre de l’exposition dont le commissariat est assuré par Mouna Mekouar. Il s’agit d’un voyage qui emmène les visiteurs à la découverte de la scène artistique contemporaine marocaine et des influences partagées entre les artistes contemporains et Yves Saint Laurent. La vision créative du couturier – notamment son utilisation audacieuse de la couleur et de l’espace – se retrouve dans le travail des douze artistes marocains contemporains exposés, tous issus de générations et de disciplines différentes, nommément, Amina Agueznay, Malika Agueznay, Noureddine Amir, Nassim Azarzar, Meriem Bennani, Yeto Barrada, Hicham Berrada, M’Barek Bouhchichi, Soufiane Idrissi, Sara Ouahaddou, Younes Rahmoun, Mohammed Melehi et Abbas Saladi.
Bien que chaque artiste de l’exposition ait sa propre voix et sa propre personnalité, ils sont tous caractérisés par un esprit de liberté, d’invention et de poésie, ainsi que par le désir d’élargir formellement leur vision à travers différentes techniques et médias.
L’exposition se termine par un hommage à Pierre Bergé, qui a encouragé et soutenu l’artiste et couturier Noureddine Amir en présentant des expositions de ses œuvres à la Fondation Pierre Bergé -Yves Saint Laurent à Paris en 2014 et au Musée Yves Saint Laurent Marrakech en 2018.
Noureddine Amir est le premier créateur marocain à avoir présenté à l’invitation de la fédération de la haute couture française une collection de haute couture en juillet 2018 à Paris.
Sous le commissariat d’Alexandra de Cadaval, cette partie de l’exposition présentera les robes sculpturales de Noureddine Amir qui transcendent les frontières entre la mode, l’art et l’architecture. En utilisant des textures, des couleurs et des formes variées qui rappellent les constructions amazighes que l’on trouve dans les villes des régions méridionales de l’Afrique du Nord, Amir crée des vêtements qui ont une connexion et un lien avec la terre africaine et transportent les visiteurs dans un autre monde. « Mon choix d’exposer l’œuvre de Noureddine Amir peut surprendre. J’utilise le mot œuvre et non vêtement car Noureddine est un artiste qui utilise le vêtement pour créer son œuvre », disait Pierre Bergé.
Le programme prévoit également des concerts de musique tout au long de la période de l’exposition.
Pour le week-end inaugural, il est prévu que « the sama of Tanger » dirigé par Said Becadi avec Zinab Alfilal performent au Temple romain, de même que Asmâa Hamzaoui qui est l’une des plus jeunes ambassadrices de l’art Gnawa avec son groupe exclusivement féminin les Bnat Timbouktou.
L’artiste Habiba Ryahi permettra aux invités de savourer l’art du qanun, et le poète, Walid Ben Selim les transportera dans un voyage spirituel à travers la beauté des chants soufi.