Le Maroc et l’Espagne se connaissent parfaitement et peuvent améliorer leurs relations (anthropologue espagnol)

L’Espagne et le Maroc sont deux voisins qui se connaissent parfaitement et peuvent améliorer leurs relations, a affirmé, mardi à Rabat, l’anthropologue et écrivain espagnol José Antonio Alcantud, lors de la présentation de son dernier livre « Histoire coloniale du Maroc ».

Dans une interview accordée à la MAP en marge d’une conférence de présentation de son livre organisée par l’Institut Cervantes à Rabat, Alcantud a indiqué que l’Espagne et le Maroc « devraient se libérer de leurs complexes coloniaux et ouvrir une page de modernisation de leurs relations, tant au niveau des Etats que des peuples ».

« Entre l’Espagne et le Maroc, il n’y a pas de malentendu. Si nous clarifions et combinons nos intérêts, le dialogue sera plus fructueux et les relations seront meilleures », a expliqué l’auteur de ce livre qui relate une des périodes cruciales de l’histoire du Royaume.

Dans ce sens, Alcantud a souligné l’importance de la migration dans la compréhension mutuelle entre les peuples espagnol et marocain, qui sont appelés, selon lui, à mieux se connaître en voyageant et en découvrant la culture de l’autre.

« S’il y a quelque chose de bon dans la migration et le tourisme, c’est qu’ils ont permis cette connaissance mutuelle. Nous devons nous préparer à une migration culturellement massive et accepter ce qui vient de l’extérieur dans les meilleures conditions, loin de la xénophobie et du rejet », a précisé le professeur d’anthropologie sociale de l’université de Grenade.

« Au cours des trente dernières années, nous avons appris à nous connaître beaucoup mieux grâce au tourisme et nous savons que nous nous ressemblons énormément », a ajouté M. Alcantud, qui estime que « nous avons un terrain culturel de connaissance mutuelle très profond.

« Histoire coloniale du Maroc » explore l’histoire du Maroc de 1894, année de la mort du Sultan Moulay Hassan, à 1961, date du décès de SM Mohammed V.

A travers cette publication, l’auteur évite de faire allusion à un récit linéaire, soumis uniquement à la chronologie des événements, et explore les aspects de l’histoire coloniale marocaine qui sont apparemment secondaires mais qui servent à éclairer d’autres problèmes généraux.

Selon Alcantud, cet ouvrage comble un vide dans le panorama historiographique en langue espagnole qui représente le Maroc comme un ensemble dont les parties ne peuvent être dissociées pour des raisons d’influence politique des pouvoirs en conflit.

Parmi les livres d’Alcantud, La Alhambra : mythe et vie, Racisme élégant : de la théorie des races culturelles à l’invisibilité du racisme quotidien, L’usine des stéréotypes, La France, nous et l’Europe, et Le mythe d’Al-Andalus : origines et actualité d’un idéal culturel, entre autres.

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