Le Maroc, acteur incontournable pour la lutte anti-terroriste
Les terribles attentats de Paris ont mis en évidence une réalité que certains, par positionnement idéologique ou réserves sécuritaires, avaient du mal à admettre. Le Maroc est devenu un modèle dans la longue et épuisante lutte contre le terrorisme. Ce fléau qui menace la stabilité et les équilibres du monde.
Par Mustapha Tossa
Résultat politique et médiatique immédiat. La presse française s’est longuement penchée sur la précieuse collaboration marocaine. L’occasion aussi de rappeler à l’opinion l’inlassable guerre que mène le Maroc à ces organisations terroristes qui ne cesse de proférer des menaces à son encontre. Le Roi du Maroc Mohammed VI, qui se trouvait en visite privée en France a été reçu par François Hollande à l’Elysée. Reconnaissance et gratitude françaises et consolidation de cette relation si spéciale et si exceptionnelle entre Rabat et Paris.
Sous le violent choc de ces attentats considérés par François Hollande comme un acte de guerre, la France a décidé de porter la riposte. D’abord militaire et c’est tout l’enjeu de cette cruciale semaine diplomatique française. François Hollande rencontrera après le britannique David Cameron, l’américain Barack Obama, l’Allemande Angela Merkel, l’italien Mateo Renzi et le russe Vladimir Poutine. L’objectif de l’effervescence diplomatique, mettre sur pied une seule et unique collation dont l’objectif assumé est d’éradiquer Daesh de la région.
Le second volet de la riposte française est idéologique. Paris essaie de lutter contre les facteurs de radicalisation domestique qui forment ce que certains appellent "le milieu incubateur" qui favorisent la percée de ces djihadistes. Dans cette lutte contre l’extrémisme de la parole religieuse qui lave les cerveaux, dévoie les comportements et offre aux organisations terroristes cette main d’œuvre et cette clientèle capable de passer à l’acte terroriste, la France a aussi besoin du Maroc.
Le souverain Mohammed VI, Commandeur des croyants, incarne cet islam modéré, de tolérance, de paix et de vivre ensemble. D’où l’ambitieux programme de former des imams habilités à délivrer une parole religieuse compatible avec les valeurs de la république et de la laïcité. Déjà lancé au lendemain des attentats de Charlie Hebdo et de la réconciliation franco-marocaine après une longues brouille, ce programme va prendre une ampleur inédite et donnera un grand coup de fouet à la coopération entre les deux pays pour contrôler le champ de des prêches religieux par le contrôle de l’encadrement et des structures qui les délivrent. Le but ultime est de priver les laveurs de cerveaux de leurs terrains de chasse et d’embrigadement.
De tous les pays musulmans confrontés à ce défi de la violence au nom de la religion, le Maroc sous l’autorité religieuse et spirituelle de Mohammed VI, du commandeur des croyants, est l’un des rares pays à innover dans ce domaine et à pouvoir délivrer avec une incontestable légitimité les réponses religieuses susceptible de contrer les discours de la radicalité violente et d’éteindre les démarches extrémistes. Ce qui fait l’exception marocaine à ce niveau c’est que L’expérience marocaine synthétise de manière harmonieuse une efficacité sécurité indéniable dans la lutte au quotidien contre les cellules terroristes et une pertinence dans la production d’un discours religieux original par sa modération et sa rationalité qui ambitionne de séduire aussi bien les contrées africaines le plus lointaines que les banlieues européennes les plus fermées.
Alors le Maroc comme bouclier contre l’Islam radical? Cette appellation n’a rien d’une figure de style médiatique. Elle renvoie à une réalité marocaine tangible où la gestion de la menace est prise à bras le corps sur les deux niveaux qu’exige la guerre contre Daesh. Idéologique et sécuritaire. Le leadership marocain dans la lutte idéologique contre l’extrémisme religieux est aussi incontestable que ses capacités policières à traquer sans relâche les cellules qui veulent être son porte drapeau.