S’il y a une capitale au monde qui doit scruter avec la plus grande frénésie la visite du président Emmanuel Macron au Maroc, c’est bien Alger. Et pour cause! Depuis le 30 juillet dernier, la diplomatie française est passée avec armes et bagages du côté de Rabat. Et ce, après une longue hésitation teintée de messages brouillés qui pouvaient être interprétés par le régime algérien comme une forme de neutralité négative.
En temps normal, le Maroc est très présent dans les médias officiels algériens avec une obsession pathologique. Un sujet sur lequel la production des Fakes News et des mensonges assumés avait atteint un niveau effarant. Avec Macron au Maroc, après le grand tournant français sur le Sahara, l’excitation algérienne tournera à l’effervescence.
Après le fameux 30 juillet où le président Emmanuel Macron avait fait son coming out diplomatique sur le Sahara, Alger ne savait plus où donner de la tête. Sur une réaction sanguine, le régime algérien retire son ambassadeur de Paris, publie un communiqué qui suinte les menaces et les promesses de sanctions à l’encontre de la France. Malgré ses termes grandiloquents, la réaction algérienne ressemblait à une tempête dans un verre d’eau en comparaison à la réaction d’Alger lorsque que le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avait validé la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Aujourd’hui, la diplomatie algérienne subit la pire défaite de son histoire. Non seulement le contexte international favorise la multiplication des reconnaissances de la marocanité du Sahara, mais les deux pays, la France et l’Espagne, anciennes puissances coloniales, détentrices de la mémoire géographique de la région, ont reconnu sans ambages la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Aujourd’hui, Alger est coincé entre deux options. Un, continuer à s’enfermer dans une attitude autiste, ignorant les nouvelles réalités géopolitiques, faisant comme si cela n’existait pas. Dans ce cas, le régime algérien continuera à fabriquer sa propre réalité, à vivre et à faire vivre sa population dans un monde parallèle, névrotique et schizophrénique.
L’autre option est de saisir la nouvelle donne régionale de la victoire diplomatique marocaine dans ce conflit. Une potion amère pour ce régime qui avait fait de cette mésaventure séparatiste du polisario sa principale raison d’être diplomatique, son mantra politique. De manière spontanée, aucune chance que ce régime algérien puisse reconnaître sa défaite et accepter d’adouber l’option de l’autonomie proposée par le Maroc. D’ailleurs depuis le temps où les Nations Unies affirment, preuve à l’appui, que l’Algérie est partie prenante de ce conflit, le régime algérien refuse catégoriquement de participer aux tables rondes préconisées par l’ONU pour trouver une solution politique collective et régionale à cette discorde.
Devant les évolutions positives des relations entre la France et le Maroc qu’incarne cette visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Royaume, il n’est pas interdit de rêver d’un rôle français plus actif dans la région et qui consisterait à utiliser tous les moyens pour convaincre le régime algérien d’abandonner cette posture agressive et pyromane à l’égard du Maroc.
Il ne s’agit plus d’une question de bisbilles ou de compétitions d’egos entre Alger et Rabat, que certains parties nourrissaient à dessein car elles en tirent un certain bénéfice, il s’agit d’une question de paix et de stabilité régionale qui menace le destin de cette région si vitale pour le monde qui fait la jonction entre la Méditerranée et le Sahel.
Pour toutes ces raisons, il serait inimaginable de concevoir une passivité française et européenne à l’égard de ce régime algérien qui fait de l’obstruction volontaire et agressive à une solution politique internationalement acceptée. Pour toutes ces raisons, il serait très intéressant de suivre les mots et les discours que va prononcer Emmanuel Macron à l’occasion de cette visite. Ils seront certainement destinés aux Marocains pour incarner cette nouvelle embellie dans les relations entre la France et le Maroc. Mais ils auront fatalement une réverbération régionale qui atteindra les structures du pouvoir en Algérie.
En choisissant par conviction ou par réalisme politique le Maroc, Emmanuel Macron participe volontairement à remettre les pendules de la géographie à leur place. Toute la question est de savoir aujourd’hui comment le régime algérien va gérer ce tournant français et cette vague de reconnaissance internationale de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.