Cette tournée africaine fait « suite à une réelle vision stratégique vis-à-vis des relations interafricaines que le Maroc entreprend avec ses partenaires du continent », a déclaré Khalid Chagraoui, chercheur universitaire et spécialiste de l’Afrique.
« Les relations du Maroc avec les pays africains sont sous le signe de l’excellence », a pour sa part affirmé Mohamed Chaibi, homme d’affaires et membre de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM, patronat).
A travers cette tournée du souverain, le Maroc témoigne qu’il a tissé des « liens forts » en, Afrique et ce depuis les indépendances des pays africains. maintenant il donne une autre dimension à sa politique africaine", a estimé M. Chaibi.
Selon ce dernier, cette coopération notamment en matière de coordination politique « permanente » et économique va s’intensifier au profit d’un partenariat liés aux télécommunications, aux finances, au minier, à l’habitat, au transport aérien et maritime, sans oublier les petites et moyennes entreprises ».
« La CGEM est active en Afrique et le sera toujours », a martelé Mohamed Chaibi, chef d’une grande cimenterie au Maroc.
« Les rapports africains du Maroc sont séculaires et féconds», a-t-il fait remarquer en évoquant le fait que le royaume a été toujours été omniprésent et actif dans le continent noir, et ce en dépit de son départ de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA, actuellement l’Union africaine) pour protester contre « l’escroquerie du 20ème siècle ».
L’histoire retiendra qu’en 1984 son secrétaire général de l’époque Edem Kodjo avait pris la « lâche » responsabilité d’admettre au sein de l’ONU la chimère « république sahraouie » en contradiction flagrante avec les statuts de cette organisation ,et avec la « complicité avérée » de pays aux esprits malveillants, menés par l’Algérie.
Les observateurs rappellent que de nombreux pays ont récemment appelé avec insistance au retour du royaume à cette instance et réitéré leur soutien à la proposition marocaine d’une large autonomie au Sahara pour mettre fin au conflit créé artificiellement pour déstabiliser le royaume.
A cet égard, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Outtara a affirmé lors de la visite du souverain marocain à Abidjan que des pays africains vont prendre prochainement des « initiatives pour que le Maroc retrouve pleinement sa place au sein de l’UA.
Axe de coopération stratégique Rabat/Dakar/Abidjan/Libreville
Revenant sur les résultats de la tournée africaine du Roi du Maroc, Khalid Chagraoui a rappelé qu’une vingtaine d’accords de coopération ont été signés à cette occasion.
Il existe entre ces quatre partenaires « d’immenses potentialités qu’il faut bonifier » au service « du développement et des aspirations des citoyens », selon ce chercheur.
Cet axe « n’est dirigé contre personne », il est dirigé seulement pour dynamiser « une coopération économique sud-sud basée sur des rapports équitables gagnant/gagnant (win-win) », a insiste ce professeur universitaire.
La tournée royale qui s’achève par le Gabon, un pays avec lequel le Maroc a une vision unifiée sur les affaires africaines a eu des retombées positives sur les plans économique et stratégique à un moment où l’Afrique connaît un certains nombres de problèmes et de dangers liés au terrorisme djihadiste, au séparatisme et aux entités non viables dans la région du Sahel et du Sahara ».
Le chercheur a fait notamment allusion à de récentes informations , confirmées par Bamako, selon lesquelles des membres du Polisario combattent actuellement aux côtés d’Al Qaïda au Maghreb (AQMI) dont les troupes sont pourchassées du Mali dans le cadre d’une intervention militaire de la France, soutenue par l’ONU et la communauté internationale.