"Au cours des vingt dernières années, les nets progrès accomplis par les femmes dans l’éducation ne se sont pas traduits par une amélioration comparable de leur situation professionnelle", souligne l’OIT dans un rapport publié à la veille de la Journée mondiale de la femme.
L’agence onusienne note que dans de nombreuses régions du monde, les femmes ont encore toujours plus de risques de devenir chômeuses. "Les progrès pour se débarrasser de ces obstacles se font au compte-gouttes et se limitent à quelques régions dans le monde", constatent les chercheurs de l’organisation.
Depuis la Conférence mondiale sur les femmes de 1995, des progrès marginaux ont été réalisés et l’écart de genre en matière d’emploi a baissé de seulement 0,6 %. En 2015, le pourcentage de femmes au travail atteignait 46 %, contre près de 72 % pour les hommes. "Le rapport met en avant les défis considérables auxquels les femmes continuent de faire face pour trouver et garder des emplois décents", a estimé le directeur général de l’OIT, Guy Ryder.
Intitulé "Les femmes au travail : tendances 2016", ce document examine des données concernant pas moins de 178 pays pour conclure que les inégalités entre hommes et femmes perdurent. Il montre qu’au cours des vingt dernières années, les progrès accomplis par les femmes en matière d’éducation ne se sont pas traduits par une amélioration comparable de leur situation professionnelle.
Bien que 52,1 % des femmes et 51,2 % des hommes sur le marché du travail soient des travailleurs salariés, cela ne garantit pas en soi une meilleure qualité d’emploi. Globalement, 38 % des femmes et 36 % des hommes occupant un emploi salarié ne cotisent pas pour la protection sociale. Ces proportions atteignent 63,2 % pour les femmes en Afrique subsaharienne et 74,2 % en Asie du Sud, là où l’emploi informel est la forme dominante d’emploi.
Au quotidien, les femmes continuent d’effectuer davantage d’heures de travail que les hommes dans le travail rémunéré et non rémunéré. Que ce soit dans les pays à revenu élevé ou faible, les femmes effectuent en moyenne deux fois et demi plus d’heures de travail domestique et de soin non rémunéré que les hommes.
A l’échelle mondiale, la proportion de femmes ayant dépassé l’âge de la retraite et qui perçoivent une pension est en moyenne de 10,6 points de pourcentage inférieure à celle des hommes.
Globalement, les femmes représentent près de 65 % des personnes ayant dépassé l’âge de la retraite et qui ne perçoivent pas de pension fix, indique le rapport, précisant que 200 millions de femmes âgées vivent sans revenu régulier, contre 115 millions d’hommes.