Festival national du Film de Tanger : Suite de la compétition officielle avec « Pour la cause » et « Lalla Aïcha »
La quatrième journée de compétition officielle du Festival national du Film de Tanger s’est poursuivie, mardi, avec la projection des longs-métrages « Pour la cause » et « Lalla Aïcha ».
Dans ce film, Karim, un jeune artiste palestinien interprété par Ramzi Maqdissi et une chanteuse française, Sirine, portée à l’écran par Julie Drey, doivent traverser la frontière maroco-algérienne pour rejoindre leur troupe musicale censée se produire à Oran.
Sur place, ils sont surpris, de part et d’autre des frontières, par les procédures administratives parfois absurdes, qui les embarquent, malgré eux, dans une exploration et une aventure humaine hors du commun.
Lors d’une session de questions/réponses, Hassan Benjelloun a expliqué qu’il souhaitait, à travers ce film, aborder la cause palestinienne sous un angle différent, « sans les discours, sans le sérieux ».
Mêlant comédie et drame, ce long-métrage, satirique par moments, véhicule des messages subtils et présente, avec humour, les réactions et la sympathie que suscite le protagoniste palestinien.
Dans « Lalla Aïcha », réalisé par Mohamed El Badaoui, Aïcha, mère de cinq enfants, et sa famille, vivent de la pêche, jusqu’au jour où un grand nombre de dauphins affluent sur les eaux côtières, provoquant une grande pénurie de poissons et poussant les pêcheurs à trouver un gagne-pain ailleurs.
S’exprimant dans le cadre de la même séance de questions/réponses pour débattre de son film, le réalisateur a indiqué que le film évoque plusieurs questions en rapport avec la pauvreté, l’immigration clandestine et la violence.
Pour les besoins de ce film, Mohamed El Badaoui a donné la priorité à l’image plutôt qu’aux dialogues, notant à ce propos que l’image est capable à elle seule de laisser filtrer les sentiments et symboliques essentielles.
Première expérience en dehors de ses films d’école, Lina Arious plonge, quant à elle, ses spectateurs dans l’univers sombre des villages miniers.
Dans « Les sentiers de la colère », elle retrace le quotidien des habitants d’un village qui gagnent leur vie grâce à un gisement minier.
La réalisatrice, qui a choisi des acteurs non-professionnels pour son court-métrage, a qualifié sa décision d’enrichissante, tout comme son expérience au niveau de la direction des acteurs.
Discutant son film dans une session de questions/réponses, Lina Arious, qui n’a révélé aucun indicateur temporel ou spatial sur l’endroit ou l’époque à laquelle se déroulent les faits, est partie de l’idée que le travail minier est universel et a cherché à traduire, par le bais des décors, des longs silences et des dialogues, la solitude et la pénibilité de ce labeur, qui se fait loin des yeux, dans l’ombre et le noir absolus.
Quant au court-métrage « Ghost of space time », réalisé par Karim Tajouaout, dont la durée ne dépasse pas neuf minutes, il s’arrête sur la cruauté de la guerre et sur les souffrances qu’elle inflige aux familles, détruisant leur avenir et celui de leurs enfants.
Se livrant, dans le même contexte, sur cette fiction qui imite sans trop de mal la réalité, avec dans les rôles clés Sami Saadellah, Hanane Khaldi, Rayane Ouali, Aziz Yassine et Ahmed Elmir, Karim Tajouaout a fait savoir que le thème principal de ce court est la tragédie de la guerre. Il s’est arrêté sur la mise en scène, les images et les tons de voix utilisés qui ont très bien réussi à transmettre les sentiments et les émotions.