Errements et imposture des islamistes marocains

La décision américaine de reconnaître la marocanité du Sahara ne participe pas uniquement à clore les négociations diplomatiques autour de ce dossier en faisant de l’option de l’autonomie proposée par le Maroc l’unique sortie de crise, elle a par ricochet dévoilé les vraies intentions et les réels agendas de certains courants politiques, notamment ceux des islamistes marocains.

Au lieu de rejoindre la grande satisfaction marocaine d’avoir remporté une bataille diplomatique de plus de trente années d’efforts et d’investissements, certaines forces islamistes, dont le Mouvement Réforme et Unicité (MUR), le bras idéologique du PJD, et Al Adl Wal Ihssane de feu Abdessalam Yassine, se sont plongées dans des contorsions politiques pour en amoindrir la portée et en affaiblir l’ampleur.

En refusant d’accepter cette victoire politique et en la polluant d’une logorrhée verbale et politicienne, ces courants islamistes font clairement le jeu des adversaires du Maroc ou ce qui en reste. Et cet état de fait interroge de manière limpide le positionnement politique de ces courants islamistes.

Pour continuer à nourrir des chimères, ces groupuscules sont prêts à sacrifier l’unité territoriale du Royaume et à participer sur le plan médiatique et politique à saborder le succès et en saboter le crédit .

Le discours et le positionnement de ces forces obscurantistes est d’autant plus contradictoire que certains d’entre eux participent au pouvoir et à la gestion de la chose publique au Maroc.

La sortie sur la chaîne Al Mayadeen, proche du Hezbollah et de l’Iran, du ministre de l’Emploi, Mohamed Amakraz (PJD), connu pour ne pas payer les cotisations sociales des employés de son cabinet d’avocats toujours en activité, est non seulement une grave faute politique mais une posture déplorable qui a scandalisé l’ensemble des Marocains.

Sous sa casquette de secrétaire général de la jeunesse du PJD, il usurpe le droit de parler au nom de « tous les Marocains » qui « rejettent la normalisation avec Israël ». Ce qui s’apparente à une imposture politique caractérisée.

Il aurait été plus logique et plus sain pour M. Amakraz de se démettre de ses fonctions pour être en cohérence avec ses prises de position bien calculées plutôt que de rester profiter des privilèges sonnants et trébuchants de sa fonction au sein du gouvernement. Cette approche politicienne vise ouvertement à diffuser un discours démagogique et populiste destiné à leurrer les masses.

Le discours islamiste sur le Sahara marocain , porté par certains groupes ou des personnalités qui leur sont affidées, tend à faire croire que le Maroc a « scarifié la Palestine en échange du Sahara ». Cette analyse est non seulement erronée mais participe principalement à donner des gages de fidélité à la grande direction de la confrérie des frères musulmans qui décide pour les islamistes marocains ce qu’il faut penser et de l’endroit où il faut placer le curseur politique de leurs ambitions.

La diplomatie marocaine a nettement fait savoir que sa politique sera centrée plus que jamais sur la défense des intérêts du peuple palestinien comme le montre son attachement viscéral à la solution des deux Etats.

Ces mouvements islamistes préfèrent volontairement ignorer ces réalités. Ils donnent cette regrettable impression qu’ils font passer les intérêts de la confrérie des frères musulmans et ses agendas politiques sur l’intérêt national dont le pays vient de réaliser un exploit d’une inestimable valeur politique.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite