DSK: les « amis » et les « copines »

DSK: les
Cinq mois après son arrestation à New York sous l’accusation de tentative de viol, le nom de Dominique Strauss-Kahn revient a la rubrique des faits divers et les socialistes francais éprouvent une peur rétrospective: et si "l’affaire du Sofitel" de New York n’avait pas éclaté?

Car l’ancien patron du FMI, qui n’a pu participer à la primaire socialiste pour la présidentielle de 2012 à cause de ses ennuis judiciaires –conclus depuis par l’abandon des poursuites pénales qui le visaient aux Etats Unis– est aujourd’hui cité dans une affaire de prostitution de luxe entre Paris, Lille (nord) et Washington.

Aucune charge n’est pour l’instant retenue contre lui, mais la révélation de sa participation supposée à des parties fines aux frais d’une entreprise de travaux publics jette une lumière crue sur les moeurs et les faiblesses de celui que beaucoup voyaient déjà comme le meilleur candidat contre Nicolas Sarkozy et le futur président de la France.

Huit personnes, dont le propriétaire de l’hôtel Carlton de Lille, un directeur du groupe de construction Eiffage, un commissaire de police et un avocat, ont été inculpées dans ce dossier pour "proxénétisme aggravé en bande organisée".

Des prostituées ont témoigné avoir eu des relations sexuelles avec M. Strauss-Kahn lors de soirées organisées par les inculpés en 2009, 2010 et 2011 en France et aux Etats-Unis.

Il a demandé a être entendu rapidement par les enquêteurs pour mettre fin a des "insinuations malveillantes". Mais plus personne parmi les socialistes ne se risque encore a soutenir publiquement un homme dont la "légèreté", qu’il avait lui-même avouée, semble ne connaître aucune borne.

"On s’aperçoit aujourd’hui que sa candidature aurait été très vulnérable", a lâché dans la presse le député socialiste Pierre Moscovici, exprimant tout haut ce que beaucoup murmurent en confidence.’Cette fois, la coupe est pleine? La page DSK est tournée, sans regrets", assure une élue socialiste, ex-proche de DSK.

Aujourd’hui, il n’y a plus grand monde pour justifier son comportement. Ses propres amis sont accablés. Un immense gâchis et une grande interrogation: commenet en est-il arrivé là?

Le journal satirique Le Canard Enchaîné a rendu mercredi "un hommage appuyé à Nafissatou Diallo", la femme de chambre du Sofitel de New York, dont la plainte contre DSK pour tentative de viol a provoqué son arrestation le 14 mai et déclenché sa chute.

Sans elle, DSK avait en effet toutes les chances d’être le vainqueur de la primaire socialiste le 16 octobre –qui a finalement désigné Francois Hollande– et les révélations sur "le réseau du Carlton" auraient transformé la campagne présidentielle en "vraie partie de plaisir", ironise le journal.

Et tandis que le quotidien Le Monde publie régulièrement en première page des dessins de Plantu mettant en scène DSK en retraité libidineux, l’hebdomadaire de centre-droit Le Point a enquêté cette semaine sur "l’homme qui a failli être président".

Sous le titre "un vaudeville tragique", il présente en couverture la dernière photo prise de DSK, mi-octobre, les traits tirés et le visage recouvert d’une barbe grise.

Si les magistrats de New York ont abandonné l’action pénale contre l’ancien directeur du FMI en raison de la faible crédibilité de la plaignante, une action civile est toujours ouverte dans ce dossier.

Une autre plainte pour tentative de viol déposée à Paris par la jeune journaliste française Tristane Banon a été classée. La justice a considéré que M. Strauss Kahn avait pu commettre une agression sexuelle contre la jeune femme mais que les faits étaient trop anciens et ne pouvaient être poursuivis.

Ancien ministre de l’économie, loué pour son bilan à la tête du FMI, Dominique Strauss-Kahn a été longtemps considéré par ses soutiens comme le plus doué et le plus expérimenté de sa génération, l’homme qu’il fallait à la France par temps de crise économique mondiale.

Certains pensent encore que sa compétence a manqué dans les négociations sur la crise de la dette de la zone euro. Le 18 septembre, lors de sa seule intervention publique depuis son retour des Etats-Unis, il avait plaidé pour l’effacement de la dette de la Grèce –finalement décidée jeudi lors du sommet de Bruxelles–, et critiqué la lenteur des Européens à prendre des décisions.

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