A noter que la stratégie adoptée par le Maroc en la matière peut se résumer comme suit :1/ renforcement des lois en vigueur, 2/ éradication des cultures de cannabis et réduction de la demande,3/ développement économique, dans la perspective d’éradiquer la culture de cannabis au Nord du pays,4/ mise en place un programme de développement alternatif intégré dans les régions de culture de cannabis, en consacrant plus de 70 millions de dollars américains et en ciblant 74 communautés rurales,5/ maintient des efforts agressifs contre les activités de trafic, comme en témoigne le nombre important de saisies de drogue,6/entretient de manière efficace des partenariats avec les Etats-Unis, des pays européens et africains visant à renforcer la coordination et la lutte contre les réseaux internationaux de trafic de drogue, tout en créant des mécanismes afin de mieux contrer le transit de drogue via ses frontières,7/ lancement en 2010 du programme d’utilisation de la Méthadone pour traiter les cas d’addiction à la drogue. Le Maroc est le premier pays en Afrique du Nord et dans le monde arabe à adopter une législation permettant l’utilisation de la méthadone dans le traitement de la dépendance aux drogues. 8/ renforcement du rôle de l’ICPC (Instance centrale de prévention de la corruption).
Ainsi donc, le Maroc inscrit son action dans sa lutte contre la culture et le trafic du cannabis dans une stratégie axée sur la réduction drastique de l’offre et une répression sans faille à la fois du trafic et de la demande mais aussi la mise en place de mesures favorisant le développement alternatif et créatrices d’emplois mais aussi génératrices de revenus.Cette lutte aurait été vaine si le Maroc n’avait fait part de ferme volonté d’agir de concert avec tous les Etats concernés pour lutter efficacement contre la drogue et la criminalité qui lui est liéeLa détermination et la fermeté du Maroc dans cette lutte contre ce fléau ont permis le démantèlement, le 13 mars 2012, d’un vase réseau international de trafic de stupéfiants opérant entre le Maroc, la Libye et l’Egypte.
Ce réseau, dirigé par un libyen, parfaitement structuré avait des ramifications en Algérie, en Libye, au Niger, au Mali et en Egypte.Ce trafic était rendu possible par la porosité des frontières algéro-marocaines et le laxisme flagrant des autorités sécuritaires algériennes. En effet, après avoir pris en charge la marchandise, les réseaux algériens prenaient le relais et transportaient la drogue en toute impunité sur les grandes étendues du sud algérien jusqu’aux frontières avec le Mali, le Niger et la Libye.A rappeler qu’en 2010, les services de sécurité marocains avaient démantelé un réseau international de trafic de drogue dure et de chira et procédé à l’arrestation de 34 personnes, dont son cerveau au Maroc, un ressortissant espagnol, qui opérait en coordination avec le responsable de cette nébuleuse, également de nationalité espagnole, détenu actuellement au Mali. Les investigations avaient apporté la preuve que ce réseau avait pu introduire au Maroc 600 kg de cocaïne à travers les frontières algérienne et mauritanienne et qu’il entretenait des liens solides avec l’AQMI et des cartels basés en Amérique Latine, avec la complicité de trafiquants marocains. Ce réseau disposait également de ramifications en Europe et en Algérie, ainsi qu’au Nord du Mali.Autre élément mettant en exergue la détermination du Maroc à sanctionner sévèrement tout délit lié au trafic de drogue, le déferrement le 19 mars 2012 de 19 policiers devant le tribunal de Rabat pour complicité avec un trafiquant de stupéfiant.Partant de ces données, il est devenu impératif pour tous les pays de la région concernés de faire preuve de vigilance, de renforcer la coopération dans le domaine sécuritaire et de mettre en place des stratégies communes, anticipatives et préventives pour faire face aux dangers qui les guettent.
En conclusion ;Il est clair que l’engagement déterminé du Maroc à s’aligner sur les efforts internationaux visant à lutter contre la criminalité de tous genres et sa contribution à veiller à la sécurité dans la région turbulente du Sahel, considérée comme une plaque tournante du crime organisé ne peut faire l’objet d’une quelconque mise en doute. A l’Algérie de coopérer pleinement et de mieux contrôler son territoire et à surveiller efficacement ses frontières occidentale, méridionale, orientale mais aussi maritime. Aux autres pays la région également de faire un effort en ce sens.