Produire plus avec moins d’eau demeure un défi de taille pour beaucoup de pays qui essaient de s’adapter aux changements climatiques, a souligné, mercredi à Dakhla, le président de l’Association nationale des améliorations foncières, de l’irrigation, du drainage et de l’environnement (ANAFIDE), Aziz Fertahi.
Intervenant à l’ouverture de la 10ème conférence internationale sur la micro-irrigation (10IMIC), placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et organisée du 25 au 27 janvier, M. Fertahi a préconisé l’adoption des nouvelles technologies et des approches digitales développées en matière de micro-irrigation pour faire face aux changements climatiques.
« La qualité des ouvrages des aménagements hydrauliques et hydro agricoles est capitale dans la gestion des eaux d’irrigation », a-t-il relevé, ajoutant que cette qualité doit être maintenue à des niveaux élevés et les normes y afférentes doivent être révisées et actualisées en permanence en fonction de l’avancement de nouvelles technologies.
La rareté de la ressource en eau est devenue un enjeu environnemental majeur dans les pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord, a-t-il fait remarquer, passant en revue les différentes actions anticipatives prises par le Maroc pour lutter contre ce fléau, dont le programme national de l’eau 2020-2027 et la réalisation des projets de dessalement d’eau de mer, entre autres.
De son côté, le président de la Commission internationale des irrigations et du drainage (ICID), Ragab Ragab, a souligné que le monde est confronté à un certain nombre de défis, dont notamment la rareté des ressources en eau et la sécurité alimentaire.
Outre les changements climatiques, « nous sommes confrontés à d’autres défis, dont la multiplication de la production alimentaire en utilisant la même quantité des ressources limitées en eau pour nourrir 9,8 milliards d’ici 2050, et l’augmentation possible de 50% de la consommation d’énergie et d’eau d’ici 2050, a-t-il fait observer.
La vision ICID 2030, a-t-il noté, est un pas vers l’avant pour proposer des solutions basées sur les nouvelles technologies afin de relever les défis précités.
« Accroître l’efficacité de l’utilisation et de la productivité de l’eau et moderniser les systèmes d’irrigation sont quelques exemples du travail du l’ICID visant à fournir des solutions innovantes pour optimiser l’utilisation de l’eau pour l’irrigation », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le Wali de la région de Dakhla-Oued Eddahab, gouverneur de la province d’Oued Eddahab, Lamine Benomar, a indiqué que la réussite des projets agricoles mis en œuvre dans la région sera renforcée par la création d’un bassin agricole sur une superficie de 5.000 hectares dans la région, en s’appuyant sur le dessalement de l’eau de mer, l’irrigation au goutte-à-goutte et l’utilisation de l’énergie éolienne, qui est un exemple unique incarnant les objectifs de la conférence ainsi que les efforts du Royaume dans le domaine du développement agricole durable.
Il a expliqué, dans une allocution lue en son nom, que ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du modèle de développement des provinces du Sud, lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, contribuera à la création de nombreux emplois, ainsi qu’à l’augmentation de la production locale et le développement des exportations agricoles, ce qui contribue à donner une forte impulsion au développement économique et social de la région.
De son côté, le président du Conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab, El Khattat Yanja, a relevé que cette conférence constitue un terrain fertile pour un dialogue constructif et responsable afin d’échanger des expériences dans le domaine de l’application des évolutions technologiques modernes, de la numérisation et de la valorisation de l’eau, l’objectif étant de parvenir à un développement durable et d’améliorer la capacité d’adaptation aux changements climatiques et à ses impacts négatifs.
Il a ajouté, dans une allocution lue en son nom, que cet événement important représente une opportunité d’examiner l’interdépendance entre l’eau, l’énergie et la sécurité alimentaire au niveau international, et au Maroc en particulier, ainsi que le rôle de la maîtrise des technologies modernes dans la préservation des ressources environnementales, l’urgence de la transition numérique et la formation continue dans les domaines de l’eau et de l’agriculture.
Initié en partenariat avec la Commission internationale de l’irrigation et du drainage (CIID), le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), la 10IMIC est placée sous le thème « La micro-irrigation à l’ère de l’innovation technologique et de la transformation digitale ».
Cette rencontre connait la participation de plusieurs pays des cinq continents, à savoir l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Niger, le Burkina-Faso, le Sénégal, le Djibouti, l’Égypte, la Mauritanie, l’Angleterre, la France, le Portugal, l’Italie, l’Espagne, la Lituanie, le Taiwan, le Singapour, l’Inde, le Japon, la Chine (en distanciel), les États-Unis et l’Australie.
« Visite technique, exploitations agricoles, production de cultures à haute valeur ajoutée sous serres, irrigation localisée avec eau de nappe dans la région de Dakhla » et « Micro-irrigation pour l’agriculture à petite échelle, défis, opportunités et initiatives et transformation numérique pour la gestion de la micro-irrigation » figurent parmi les principaux axes de cette Conférence.