Algérie, notre voisin d’Afrique du Nord !

Ainsi le Maroc ne serait pour le régime algérien que ce pays d’Afrique du Nord difficile à nommer quand il s’agit de l’impliquer dans sa lugubre propagande. Israël et ce pays d’Afrique du Nord sont ouvertement accusés par la télévision officielle d’avoir fomenté des tentatives de déstabilisation du pays à travers le soutien à des éléments du MAK, mouvement d’autodétermination de la Kabylie que dirige Ferhat Mehenni installé en France.

De l’aveu de tous, cette affaire ressemble davantage à un gag  grossièrement monté et qui a eu l’unique mérite de susciter un tourbillon de moqueries dans les réseaux sociaux.

Mais cet hallucinant épisode télévisuel signe la suite d’une série de mesures hostiles du régime algérien à l’encontre de son voisin d’Afrique du Nord. Il vient couronner une séquence où la stratégie algérienne ressemble plus à la préparation des esprits à la guerre qu’à l’apaisement ou le compromis.

Persister à fermer les frontières terrestres quand le Maroc tend la main de la réconciliation, rompre les relations diplomatiques avec Rabat pour détourner l’attention des Algériens sur l’impasse de leur gouvernance, supprimer la liaison gazière vers l’Europe passant par le Maroc, fermer l’espace algérien à tous les avions marocains. Le régime algérien s’est mis volontairement dans une dangereuse et agressive logique d’escalade.

Le conseil algérien de défense, pris brusquement par une frénésie, voire une addiction de réunions depuis l’arrivée du duo Shangriha/ Tebboune au pouvoir, ne semble avoir qu’un seul objet d’études et de discussions: comment manifester sa haine et son agressivité à l’égard du Maroc et des marocains. Ordre du jour unique: réfléchir à la meilleure manière de porter atteinte aux intérêts du voisin marocain et d’inscrire toute la région dans une logique de tensions et d’affrontements, quitte à sombrer dans le délire pathologique et obsessionnel.

Le régime algérien justifie ses décisions de vengeance et de sanctions contre les intérêts économiques des  peuples algérien et marocain par  la permanence des attitudes provocatrices et agressives du Maroc à l’égard de l’Algérie.

Les plus rationnels des observateurs algériens lui demandent de fournir des preuves concrètes pour étayer ses accusations. Aucune démonstration n’est faite, aucun réquisitoire argumenté n’est donné  de la part d’Alger pour justifier une telle escalade. Le dossier d’accusation contre le Maroc est vide.

En fait le régime algérien reproche au Maroc des choix politiques et diplomatiques et des performances économiques.

Depuis que le Maroc a réussi l’exploit de consolider à l’international les soutiens de son unité territoriale, le régime algérien est pris d’une rage incurable. L’évaporation du rêve séparatiste du Polisario, sur lequel Alger avait investi presque l’ensemble de sa richesse nationale, est un traumatisme pour l’institution militaire algérienne.

Sa stratégie existentielle dépendait du maintien de ce foyer de tension. Et elle constate que les vents de l’histoire et de la diplomatie, favorables au Maroc, enterrent ce rêve avec pertes et fracas.

Deux choix s’imposaient aux militaires d’Alger : ou reconnaître leur défaite historique et entamer un processus de négociation avec le Maroc pour organiser les enjeux de ce voisinage si attendus et si désirés par les peuples de la région . Ou faire le choix de l’escalade et de la terre brûlée pour tenter de camoufler les traces de cet échec. Les généraux algériens ont préféré la poursuite de la confrontation et du bras de fer plutôt que de la négociation et du compromis .

Sur un autre plan, Alger reproche à Rabat la normalisation de ses relations avec Israël. Le régime algérien utilise cette argumentaire comme un levier de mobilisation de son opinion contre le Maroc. Que le Maroc et Israël entretiennent des relations d’Etat à Etat est perçu par Alger comme un danger de sécurité pour son existence pour reprendre les formules utilisées par sa presse.

Or, cette attitude est aussi fallacieuse qu’artificielle. L’Algérie entretient d’excellentes relations avec des pays dont les rapports avec Israël sont notoirement installés. La Turquie de Tayeb Erdogan, l’Egypte de Abdelfatah Sissi , la Jordanie ou les Emirats arabes unis ne semblent poser aucun problème de conscience ou de sécurité au régime algérien. La meilleure preuve que l’usage de ce facteur dans la guerre médiatique contre le Maroc est des plus incongrus. Avec Israël, le régime algérien surfe sur une toile anti-sioniste  qu’il voudrait mobilisatrice de son opinion contre le Maroc. La posture du régime algérien sur cette question est si fabriquée, si « fake » qu’il est démontré qu’à part des déclarations démagogiques, aucune aide, ni politique ni économique, n’est fournie aux Palestiniens pour accéder à leurs droits nationaux. Contrairement au Maroc dont la diplomatie est mobilisée pour venir en aide au peuple Palestinien.

L’Algérie des généraux s’est enfermée dans une logique politique d’autiste. De celui qui se crée ses propres fantasmes et établit ses propres règles dans un monde déconnecté de la réalité. Depuis le début du Hirak et la contestation du cinquième mandat, la gouvernance algérienne est en « mode avion », nageant dans le déni politique total, s’enfermant volontairement dans une totale solitude, un self-isolement aussi dangereux pour les algériens eux même que pour l’ensemble de la région qui craint une dégradation sécuritaire.

Il est  à craindre aussi que dans cette logique de surenchère à l’égard du voisin marocain, la prochaine décision que pourrait prendre le conseil algérien de défense, présidé par le duo Shangriha/Tebboune, pourrait être l’expulsion des marocains résidants en Algérie. Cela pourrait verser dans le grotesque et l’irrationnel, mais l’Algérie a déjà une expérience en la matière, formant pour les marocains et leurs mémoires meurtries une blessure jamais cicatrisée.

 

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