"Je me pose cette question", a confié le président des Républicains, interrogé dans l’émission "Sept à huit" sur TF1 sur la possibilité de livrer "le match de trop". "La question de ma candidature ou pas ma candidature n’est pas une question automatique, les semaines et les mois qui viennent vous donneront la réponse", a-t-il précisé, alors qu’on lui demandait quelle serait sa décision s’il ne remontait pas dans les sondages.
Est-il envisageable qu’il renonce ? "Ce n’est pas comme ça que ça se présente, je n’irai que si c’est utile, bien sûr, bien sûr", a-t-il concédé, reconnaissant que le souhait exprimé par les Français d’un renouvellement du paysage politique était "une question légitime" qu’il a dit se poser "tous les jours". "C’est très sensible cette question: est-ce qu’on a fait son temps, est-ce qu’on a encore quelque chose à dire, est-ce qu’on peut encore être utile à son pays? C’est pas simple", a-t-il poursuivi, à la veille de la sortie de son livre "La France pour la vie", dans lequel il dresse le bilan de son quinquennat et fait son mea culpa.
"Ce n’est pas un inventaire avant liquidation! Il ne s’agit pas de compter les boîtes de conserve qu’il reste à vendre", a plaisanté M. Sarkozy. Avouant avoir "mis du temps à percevoir la dimension symbolique de la fonction" présidentielle, il a ainsi estimé avoir "abaissé la fonction présidentielle" en répliquant "Casse-toi pauv’con" à un homme qui refusait de lui serrer la main au Salon de l’Agriculture en 2008. "Ca, c’est l’homme qui, insulté, répond alors que le président, insulté, ne répond pas".
Interrogé sur son sentiment après son échec face à François Hollande en 2012, il a estimé que "l’échec, qui est toujours une souffrance, est fondateur", ajoutant qu’"on n’apprenait rien de ses succès". "La première chose que j’ai décidée le lendemain matin quand je me suis réveillé, j’ai dit à ma femme: ‘Ecoute, ce n’est plus possible, il faut que je parle anglais vraiment bien", a raconté l’ancien président, y voyant "une façon de rester jeune".
Quant à son plus regret, il a assuré qu’il aurait voulu en "faire plus". "Avoir trop cédé à la pression de la pensée unique qui disait que j’étais un omniprésident qui en faisait trop alors que, moi, je voulais en faire plus", a-t-il répondu.
Selon un sondage Elabe pour BFMTV diffusé mercredi, les sympathisants de la droite et du centre s’avèrent très critiques à l’encontre de Nicolas Sarkozy, même si une courte majorité (52%, contre 47%) le regrette comme chef de l’Etat. Pour 60% d’entre eux, il "a fait son temps" et pour 63% il "divise les Français".