Qui a profané la sèle en l’honneur de Abderrahmane Youssoufi à Tanger?
La stèle en l’honneur de Abderrahman Youssouf, ancien Premier ministre et leader de la gauche marocaine, a été dégradée et recouverte d’excréments ce dimanche 31 mai à Tanger. Une enquête est ouverte.
Les fleurs et les messages en hommage au défunt ont été retirées et piétinées. Cette profanation a suscité la colère des Tangérois et l’ire des internautes.
En 2016, le roi Mohammed VI avait donné le nom de Abderrahmane Youssoufi à une avenue de la ville de Tanger, sa ville natale, en hommage à son patriotisme. Feu Youssoufi avait déclaré que le souverian lui a offert le plus grand « Wissam » en baptisant cette rue de son nom.
Qui a pu commettre un acte aussi abject au lendemain du décès de cette grande figure de la politique marocaine ?
Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer la personnes ou les personnes à l’origine de cet acte odieux.
L’ex-militant socialiste a été inhumé vendredi dernier à Casablanca en présence d’un nombre restreint des proches du défunt en raison du contexte exceptionnel de l’état d’urgence sanitaire.
C’est une « perte considérable, non seulement pour sa famille, mais aussi pour son pays, le Maroc, qui perd l’un de ses hommes les plus valeureux », a écrit le roi Mohammed VI dans un message adressé aux proches de M. Youssoufi.
Plusieurs personnalités marocaines ont rendu hommage à cet avocat de formation pour son intégrité et son engagement.
Premier ministre de 1998 à 2002, une période de transition entre le règne de Hassan II et de Mohammed VI, M. Youssoufi avait été hospitalisé dimanche dans une clinique de Casablanca où il avait été admis en réanimation.
Depuis son retrait de la vie politique, Il s’était astreint au silence, jusqu’à la publication de ses mémoires, au printemps 2018.
Né à Tanger le 8 mars 1924, M. Youssoufi avait rejoint le mouvement indépendantiste alors qu’il était étudiant à Rabat. Il a pris en 1992 la tête de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) après avoir milité pendant des années au sein de ce parti de gauche.
A ce poste, il avait notamment mené avec Hassan II une longue négociation pour tourner la page du passé, obtenant entre autres en 1994 une amnistie générale pour tous les détenus et exilés politiques.
Il avait lui-même été arrêté deux fois pendant « les années de plomb », en 1960 et 1963, et libéré en 1964 avant de choisir l’exil.
Ses années en France, de 1965 à 1981, ont été marquées par son engagement politique au sein du parti qu’il avait fondé avec Mehdi Ben Barka et par sa participation à la création de l’Organisation arabe des droits de l’Homme, une ONG basée au Caire.