La ministre de l’Economie succèdera à un autre Français, Dominique Strauss-Kahn, qui a dû démissionner après sa mise en cause dans une affaire de crime sexuel aux Etats-Unis.
Elle doit impérativement démissionner de son poste de ministre avant de signer son contrat avec le FMI et toutes les sources interrogées au gouvernement ou à la présidence de la République laissent entendre que cela ne devrait pas traÂŒner.
Le Premier ministre, François Fillon, doit partir en visite officielle en Indonésie et au Cambodge mercredi en toute fin de journée, jusqu’au 3 juillet, date d’une importante réunion des ministres des Finances de la zone euro sur la crise grecque.
Selon une source gouvernementale, Christine Lagarde participera cependant mercredi à son dernier conseil des ministres, ce qui signifie que le remaniement attendu n’interviendrait qu’après ce conseil.
Les services du Premier ministre ont confirmé que le remaniement n’interviendrait pas mardi soir.
Nicolas Sarkozy, qui avait passé la matinée dans la Sarthe avec François Fillon (voir ïID:nLDE75R0BKû), s’est brièvement entretenu mardi soir avec lui au Palais de l’Elysée, dans la foulée de l’annonce de la nomination de Christine Lagarde.
La présidence française avait auparavant salué celle-ci comme une "victoire pour la France". François Fillon a pour sa part estimé que le volontarisme et "l’esprit de consensus" de Christine Lagarde seraient des "atouts indéniables" pour le FMI.
Interrogée par LCI, la ministre de l’Economie a dit ne pas savoir qui lui succèdera et ne pas avoir de préférence.
BAROIN OU PECRESSE ?
"J’espère simplement que la personne qui me succèdera préservera et sécurisera les équipes qui ont travaillé autour de moi", a-t-elle ajouté.
Elle a jugé ces équipes indispensables pour gérer les grands dossiers que sont la présidence française du G20, la crise de la dette en Europe et la situation de la zone euro.
Sa succession à Bercy semble se jouer entre le ministre du Budget François Baroin, déjà dans la maison, et sa collègue de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse, qui permettrait à une femme de remplacer une femme à un poste-clef.
Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, reste un outsider possible, bien que Nicolas Sarkozy, qui considère qu’il "fait bien le job", paraisse plus enclin à le maintenir dans ces fonctions également très sensibles au moment où la sècheresse et la bactérie E. Coli sévissent en France.
Un des scénarios qui circulaient ces derniers jours serait la nomination de François Baroin à l’Economie, son remplacement au Budget par Valérie Pécresse et le remplacement de celle-ci par un centriste à l’Enseignement supérieur.
Parmi tous les noms cités, celui du député Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l’UMP, semblait tenir la corde. Mais d’autres centristes étaient également évoqués, comme le radical Jean Leonetti.
Le député UMP Marc Laffineur et l’ancien secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de Jacques Chirac, Frédéric Salat-Baroux, ont aussi été cités comme de possibles nouveaux entrants à la faveur de ce remaniement, qui sera le troisième en sept mois – sans compter la démission du secrétaire d’Etat à la Fonction publique, Georges Tron, poursuivi pour abus sexuels.
A 10 mois de l’élection présidentielle de 2012, la nomination de Christine Lagarde à la tête du FMI et ce remaniement annoncé ont en partie éclipsé l’annonce de la candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste.