Le président français s’exprime dans un entretien publié dans Le Monde, à la veille d’une prestation au 20-Heures de TF1 qui doit marquer sa rentrée dans un climat d’inquiétude économique et alors que beaucoup le pressent d’agir vite contre le chômage et les déficits.
"Je ne veux pas être comme le bouchon au fil de l’eau, changer, passer d’un état à un autre. Il faut de la constance. Un style, cela s’imprime au fur et à mesure", dit-il.
"A chaque intervention, il faut redonner de la perspective, de la hauteur", ajoute-t-il. Il promet de lancer d’ici la fin de l’année les "emplois d’avenir", contrats subventionnés, et les "contrats de génération", qui consistent à exonérer de charges les entreprises qui embauchent un jeune et conserve un salarié âgé.
Il balaye la série de "unes" de magazines brocardant son action. "Ceux qui sont de droite ne vont pas dire du bien de la gauche, ceux qui sont de gauche veulent montrer qu’ils sont indépendants et tous ont avant tout un bon sens commercial", dit-il.
Il pense que les Français, inquiets des très mauvaises nouvelles économiques, ont une chronologie qui "ne correspond pas à celle de l’action gouvernementale".
"Je continue de penser que j’ai eu raison de faire prévaloir une démarche de concertation plutôt qu’une accumulation de décisions heureuses ou malheureuses", dit-il, estimant n’avoir pas créé davantage de commissions de réflexion que son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
Ce dernier demeure son contre-modèle. "Nicolas Sarkozy a été rejeté par les Français, mais il a laissé entre eux et le pouvoir exécutif une relation passionnelle, il a imposé l’habitude d’une réactivité maximale, ancré l’idée du ‘je parle, donc je gouverne’, du ‘j’annonce, donc je décide’".
"Je dois revenir sur tout cela", estime-t-il, expliquant qu’il veut redonner notamment leurs rôles institutionnels au Premier ministre et au Parlement.
