"Les musulmans sont unis quand il s’agit des grands préceptes" tels que la croyance en un Dieu unique et son prophète Mahomet ou la pratique du Ramadan mais "sont divers, et quelquefois de beaucoup" en matière d’implication religieuse, d’interprétation de l’islam ou dans l’acceptation du chiisme, indique à l’AFP son principal auteur James Bell, l’un des directeurs de Pew.
Cette vaste étude, "sans précédent" selon M. Bell, a été conduite en plus de 80 langues dans 39 pays représentant 67% des musulmans du monde, auprès de 38.000 personnes interrogées en 2008-2009 et 2011-2012. Inscrite dans un projet plus large sur le changement religieux mondial, elle sera suivie d’une enquête sur les attitudes sociales et politiques des musulmans.
Entre 85 et 100% des musulmans croient en Dieu et en Mahomet, relève l’enquête.
En revanche, si pour huit personnes sur dix dans les pays d’Afrique subsaharienne, en Asie du sud-est et du Sud, la religion est "très importante", elles sont six sur dix au Moyen-Orient et Afrique du nord (Egypte, Tunisie, Maroc) et pas plus d’une sur deux dans des pays anciennement communistes comme la Russie et les anciennes républiques d’Asie centrale.
Au Moyen-Orient et en Afrique du nord, la différence est aussi générationnelle, les plus de 35 ans étant plus religieux que les jeunes alors que c’est le contraire dans la seule Russie.
Si les hommes vont plus souvent à la mosquée que les femmes, pour "des raisons plus culturelles que religieuses", selon M. Bell, la lecture du Coran ou l’observance du Ramadan sont partagées.
Globalement, 63% des musulmans – mais seulement 37% des musulmans américains – estiment qu’il n’y a qu’une seule façon d’interpréter l’islam.
L’étude remarque néanmoins que les pays où sunnites et chiites vivent cô te à cô te sont ceux qui ont davantage tendance à accepter l’autre courant, comme au Liban et en Irak. A contrario, au Pakistan, à écrasante domination sunnite, 41% des musulmans pensent que les chiites ne sont pas de vrais musulmans.
Par ailleurs, neuf musulmans sur dix sont nés musulmans. Les ex-pays communistes sont ceux qui enregistrent la plus forte conversion (7% en Russie), souvent de fidèles élevés dans l’athéisme. "La conversion à l’islam ne joue pas un rô le important dans la croissance de la population musulmane", conclut M. Bell, qui évoque plutôt le taux de fertilité.