"Il y a des questions sur le versement ou non cette semaine" d’une nouvelle tranche prévue de prêts, a affirmé Ghikas Hardouvelis, le conseiller économique du Premier ministre sortant, à la radio Skaï.
"Pourquoi nous donnerait-il de l’argent" si le pays devait dévier de ses engagements de rigueur, comme l’ont laissé augurer l’ensemble de ses dirigeants politiques, a-t-il ajouté.
M. Ghikas confirmait ainsi les interrogations relayées par la presse jeudi.
Selon le quotidien libéral Kathimérini, la Commission européenne a assuré Athènes qu’elle verserait jeudi cette perfusion prévue de 5,2 milliards d’euros, dont l’essentiel doit couvrir des arriérés de l’Etat.
Mais le quotidien en ligne To Vima faisait au contraire état d’un éventuel ajournement de ce versement, si l’UE décidait d’accentuer la pression pour que le pays reste sur la route où l’ont engagé UE et FMI.
Aucun responsable grec ne chiffre publiquement les réserves de financement du pays, laissant les médias avancer diverses dates, de fin juin à fin août, au delà desquelles le pays serait menacé de faillite. M. Hardouvelis a toutefois insisté sur la dépendance du pays des prêts de ses partenaires pour couvrir ses besoins de financement.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait prévenu mardi la Grèce qu’elle n’avait pas d’autre choix que de se plier à la rigueur, sous peine de s’exposer au "défaut de paiement".
Le pays sera confronté à sa première échéance le 15 mai, quand il devra rembourser quelque 450 millions d’euros d’obligations que ses détenteurs ont refusé d’effacer dans le cadre de la vaste opération de restructuration de sa dette menée par le pays en mars.
Le gouvernement sortant avait d’abord menacé de ne pas rembourser ces créances, mais le ministre sortant des Finances, Philippos Sahinidis est désormais à la recherche d’un aval politique sur la position à tenir, selon le quotidien Ta Néa.
La Grèce est menacée de paralysie politique, dans l’incapacité de former un gouvernement depuis les législatives de dimanche, les partisans de la poursuite du plan UE-FMI n’ayant pas obtenu la majorité (149 sièges sur 300), et les opposants à l’austérité, à l’extrême droite et l’extrême gauche, étant profondément divisés. De nouvelles élections pourraient être tenues en juin.