« En tant que ministre de l’intérieur, je n’accepterai pas que viennent sur notre sol de soi-disant prédicateurs, de soi-disant théologiens qui prônent, que ce soit avec des mots durs ou des mots doux, la haine du juif », a affirmé le ministre, qui faisait lundi à Marseille sa première sortie en province.
Évoquant les « organisations » qui les invitent – allusion à peine voilée à l’UOIF, branche française des Frères musulmans – il a
estimé qu’« il est temps qu’elles changent d’attitude et respectent les lois de la République ».
L’UOIF avait dû renoncer à faire venir à son rassemblement annuel de début avril des prédicateurs étrangers, jugés indésirables par le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, en raison de leurs propos « appelant à la haine ». A l’époque, M. Valls avait été l’un des rares élus, avec le Front national, à s’inquiéter de la venue de ces prédicateurs en France. Il avait notamment affirmé que, pour le Qatari Youssef Al-Qaradaoui, "connu pour ses fréquents propos antisémites, le jihad est un devoir pour tous les musulmans».
à Marseille, le nouveau ministre de l’intérieur a tenu à saluer le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, présent dans la salle, comme un « homme de sagesse et de dialogue », ajoutant que « dans la République, tout le monde a sa place, les Français de confession musulmane ne doivent pas être stigmatisés, ils sont la France et l’enrichissent ».
La présidente du Crif de Marseille-Provence, Michèle Teboul, avait auparavant fait respecter à l’assistance une minute de silence en hommage aux victimes des tueries de Toulouse et Montauban.