Selon des médias locaux, l’ancien président du parlement dissous (81 ans) a écopé d’un an de prison et mille dinars (environ 320 dollars) d’amende dans l’affaire d’une plainte l’accusant d’avoir traité les sécuritaires de « tyrans ».
Dans le cadre de cette affaire, le chef du mouvement islamiste a comparu, sans être incarcéré, en février 2022 devant le pôle judiciaire antiterroriste.
Principale figure de l’opposition en Tunisie, Ghannouchi avait été arrêté le 17 avril et placé sous mandat de dépôt à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une « guerre civile « , en cas d’élimination des formations politiques issues de gauche ou de l’islam politique comme Ennahda.
Les démêlés de Rached Ghannouchi, aussi bien avec le pouvoir que la justice, se sont multipliés, depuis le 25 juillet 2021. En juillet 2022, il avait aussi été interrogé pour des soupçons de corruption et de blanchiment d’argent liés à des transferts de fonds depuis l’étranger vers une organisation caritative affiliée à Ennahda.
Début février, la Tunisie a connu une série d’arrestations d’hommes politiques, de figures de l’opposition, d’activistes de la société civile, de responsables de médias et de syndicalistes, suscitant une vague d’indignation de plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme.
Ces arrestations, dénoncées au niveau local et international, ont visé des figures politiques de premier plan du Front du Salut national et sa principale composante, le parti islamiste Ennahdha.
« Human Rights Watch » (HRW) a dénoncé les tentatives de « démantèlement » du parti tunisien « Ennahda », appelant à mettre fin aux représailles contre le mouvement islamiste et à libérer toutes les personnes « détenues arbitrairement » dans le sillage de cette offensive.
Dans un communiqué, le bureau de HRW à Tunis a déploré l’intensification de l’offensive contre les opposants politiques en Tunisie et les efforts déployés par les autorités pour neutraliser Ennahda, le plus grand parti politique du pays.