SIEL 2022 à Rabat : plaidoyer pour un élargissement du champ de coopération entre le Maroc et l’Afrique anglophone

Les participants à une table-ronde sous le thème « Coopération Sud-Sud: contributions intellectuelles des diasporas africaines » ont plaidé, dimanche à Rabat, en faveur d’un élargissement du champ de coopération entre le Maroc et les pays d’Afrique anglophone.

Lors de cette rencontre, organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) dans le cadre du 27e Salon international de l’édition et du livre (SIEL), les intervenants ont mis en exergue la richesse de l’Afrique anglophone à laquelle il faudra s’ouvrir davantage.

Selon le diplomate et professeur Mokhtar Ghambou qui a animé ce débat, « le leadership africain nous appelle à explorer de nouveaux terrains, à donner la chance à ces pays pour nous faire connaître leurs atouts », sachant que le renforcement des relations avec les pays d’Afrique anglophone est devenu, à l’image des liens historiques entre le Maroc et les pays francophones, une priorité au moment où le monde se dirige vers le pluralisme.

M. Ghambou, ancien ambassadeur du Maroc au Kenya, a également mis en avant l’importance de la promotion du modèle marocain et des réalisations du Royaume dans de nombreux domaines, notant que le Maroc a réussi à conforter sa présence sur le continent à la faveur du leadership clairvoyant du roi Mohammed VI qui a toujours prôné l’intégration économique africaine et la coopération Sud-Sud, tout en veillant à placer le capital humain africain au centre de toutes les politiques de développement.

De son côté, le journaliste kenyan Anthony Ontita Mochama a invité, à travers ses multiples écrits, à fructifier la coopération bilatérale entre le Maroc et le Kenya sur la question de l’immigration, notant que « la gestion exemplaire de ce dossier par le Maroc est un modèle pour tous les pays africains ».

Évoquant la littérature de la diaspora africaine, il a insisté sur l’impératif de « se libérer de l’esclavage mental et puiser dans notre histoire et la raconter car nous subissons encore l’eurocentrisme ».

Sur la même lancée, l’écrivaine éthiopienne Munira Abdullahi Hussein a expliqué qu' »autrefois, on écrivait nos histoires d’un point de vue occidental mais nous devons à présent exprimer notre histoire à travers notre propre regard ».

Pour ce faire, a-t-elle soutenu, « nous devons déconstruire les images erronées en société et le discours sur l’Afrique et connaître notre histoire et la vérité sur certains faits que nous ignorons encore sur nous-mêmes ».

Pour sa part, l’écrivaine nigériane Toyin Bibitayo Ajao a affirmé que « la mobilité africaine, entre cultures africaines, est encore plus enrichissante que celle entreprise vers l’Europe ou vers les États-Unis ».

« Pour une meilleure assimilation dans les pays d’accueil, nous devons d’abord faire un travail d’introspection et d’immersion dans notre culture d’origine », a-t-elle relevé, concluant qu’en tant qu’Africains et diaspora africaine, « nous devons être le changement que nous voulons voir ».

Le CCME participe au SIEL, avec une programmation riche et diversifiée comprenant plus de 70 activités avec la participation d’une centaine d’invités issus d’une vingtaine de pays du monde.

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