Sahara: En adoptant la résolution 2152, le Conseil de sécurité a « refusé l’aventure vers laquelle conduisaient les manœuvres des activistes pro-polisario » (Boutin)

En adoptant mardi dernier à l’unanimité de ses membres la résolution 2125 prorogeant d’une année le mandat de la Minurso sans y inclure le mécanisme de surveillance des droits de l’Homme, le Conseil de sécurité a « refusé l’aventure vers laquelle conduisaient les manœuvres des activistes » pro-polisario, a souligné l’universitaire français Christophe Boutin.

Dans un article publié dans le numéro de mai du bulletin mensuel de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris, M. Boutin a indiqué que cette prorogation vient d’être décidée pour un an, avec rigoureusement le même mandat par un conseil de sécurité qui "a entendu la ferme mise en garde du Roi du Maroc invitant à préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils ont été définis par le Conseil de Sécurité" et à éviter les "approches partiales", et les "options périlleuses" qui seraient fatales pour le processus en cours.

Faisant état des desseins de certaines parties, qui espéraient depuis quelques années voir les Nations unies modifier ce mandat par un vote du Conseil de sécurité en y incluant une dimension de protection des droits de l’Homme, l’universitaire français a jugé que cette perspective contredirait la politique clairement définie depuis des années par l’ONU, qui est de s’appuyer sur les initiatives locales de défense des droits de l’Homme, et de favoriser la collaboration entre ces initiatives et les organes et/ou représentants ad hoc de l’institution.

Après avoir souligné que les droits de l’Homme relèvent d’une culture qui ne peut pas être imposée de l’extérieur mais doit être développée de l’intérieur, M. Boutin a considéré que les Etats doivent s’approprier cette dimension de leur politique, sans quoi il n’y aura jamais de protection efficace.

"Or, et depuis des années aussi, les rapports du secrétariat général de l’ONU comme les résolutions du Conseil de sécurité notent le développement de cette culture des droits de l’Homme au Maroc", a-t-il fait remarquer, ajoutant que le dernier exemple en date, la résolution 2152, "se félicite des récentes initiatives prises par le Maroc", comme le renforcement du rôle des commissions locales du CNDH, et de leur "interaction avec les procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU", dont une visite cette année du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme.

Concernant les activités de formation aux droits de l’Homme, M. Boutin a rappelé qu’elles sont organisées par le CNDH sur tout le territoire marocain et au "Sahara marocain où les principales ONG intervenant en matière de droits de l’Homme ont accès, quand au contraire elles rappelaient il y a deux mois les problèmes récurrents qu’elles rencontrent dans cette Algérie qui abrite les camps de Tindouf".

Par ailleurs, l’universitaire français a expliqué que la disposition dans laquelle le Conseil de sécurité rappelle que les négociations supposent "des efforts sérieux et crédibles pour aller de l’avant", est une formule qui n’est utilisée que pour évoquer la position du Maroc, qui propose un plan d’autonomie jugé "sérieux et crédible", et aucunement celle du polisario et de son sponsor.

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