À l’issue de « la plus grande enquête jamais menée » par l’Ofwat, le régulateur a proposé des amendes de 104 millions de livres pour Thames, de 47 millions de livres pour Yorkshire et de 17 millions de livres pour Northumbrian, pour n’avoir pas su gérer leurs stations d’épuration et leurs réseaux, y compris leur gestion des déversoirs d’orage. L’Ofwat a constaté que les trois compagnies avaient « régulièrement » déversé des eaux usées dans les rivières et les mers, sans veiller à ce que les déversements d’eaux usées provenant des déversoirs d’orage ne se produisent que dans des circonstances exceptionnelles, ce qui avait « entraîné des dommages pour l’environnement et pour leurs clients ».
Ces sanctions doivent encore faire l’objet de consultations, a toutefois précise le régulateur.
L’enquête a été ouverte à la suite du scandale provoqué par le non-respect, par les compagnies des eaux, des règles relatives au déversement des eaux usées brutes. En effet, des preuves ont été présentées aux députés britanniques, suggérant que les déversements illégaux étaient dix fois plus importants que ne le pensaient les autorités de régulation.
En 2023, les déversements d’eaux usées en Angleterre ont augmenté de 54% par rapport à l’année précédente, selon l’Agence de l’environnement, et certaines personnes refusent de payer leur facture d’eau en réponse à cette crise.
En grande difficulté financière, Thames Water est la plus grande compagnie d’eau du Royaume-Uni, desservant 15 millions de clients à Londres et dans la vallée de la Tamise. La situation précaire du groupe alimente depuis des mois les spéculations sur la nécessité d’un plan de sauvetage public très coûteux si l’entreprise ne parvient pas à trouver les financements privés dont elle a besoin.